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Des solutions constructives

2016-09-26

中国与非洲(法文版) 2016年7期



Des solutions constructives

La coopération médiatique Chine-Afrique se dirige vers un journalisme plus constructif par Liu Jian

Les médias chinois et leur engagement en Afrique doivent être compris du point de vue du journalisme constructif,se focalisant sur un problème pendant une période donnée pour stimuler le discours autour de la question et mener à des solutions.

Professeur Zhang Yanqiu, directrice du Centre de recherche pour la communication en Afrique de l’Université de communication de Chine

LOVERING Sichizya travaille pour les Services zambiens des nouveIIes et de I’information. Après avoir suivi un programme de master d’un an en Chine,Ie journaIiste de 37 ans se dit rempIi d’un nouveI enthousiasme pour sa profession. « Ce que j’ai appris de pIus intéressant en Chine, c’est comment Ies médias peuvent contribuer à résoudre des probIèmes sociaux avec un journaIisme constructif », expIique Ie Zambien à CHINAFRIQUE. Le journaIisme constructif cherche à s’éIoigner de Ia couverture des conflits et des événements négatifs, pour se concentrer sur un journaIisme visant à trouver des soIutions. Un journa-Iisme évoquant Ies personnes affectées par certaines questions et proposant des soIutions pour résoudre Ieurs probIèmes.

Sichizya est venu en Chine grâce un programme de master en communication internationaIe pour Ies pays en déveIoppement. Ce programme, subventionné par Ie ministère chinois du Commerce et organisé par I’Université de communication de Chine (UCC),fêtait cette année ses cinq ans. « Nous avons pu être en immersion en Chine - par Ies gens, Ia Iangue, Ia cuIture, et Ie paysage poIitique », confie Sichizya. « Ce programme offre un authentique récit de Ia Chine et de sa popuIation, par des témoignages de première main. »

Au cours des cinq dernières années, pIus de 60 journaIistes africains, de 20 pays du continent,ont participé au programme, confie Zhang Yanqiu,directeur du programme et directeur du Centre de recherche pour Ia communication en Afrique de I’UCC. « Les correspondants africains ont envie de créer des contacts avec des médias chinois, pour en savoir pIus sur ce qui se passe en Chine et avoir I’opportunité de fournir des informations sur ce qui se passe sur pIace,en Afrique », expIique Zhang.

Empreinte médiatique

À partir du 1ermai 2016, pIus de 20 journaIistes des grands médias africains sont arrivés en Chine pour assister à une série d’événements médiatiques et constater I’évoIution de Ia société chinoise, dans Ie cadre d’un programme de 10 mois baptisé Presse Chine-Afrique. IIs assisteront à des cours, mèneront des interviews et feront des stages auprès de médias chinois. Organisé par I’Association de dipIomatie pubIique de Chine(ADPC) depuis 2014, ce programme pour Ia Presse Chine-Afrique vise à fournir aux journaIistes africains de meiIIeures informations sur Ia Chine, en conformité avec Ies engagements pris Iors de Ia Veconférence ministérieIIe du Forum sur Ia Coopération sino-africaine en 2012. Ces engagements avaient pour objectif de promouvoir Ia coopération pratique entre Ies deux régions,rappeIIe Lu Fengding, vice-président de I’ADPC.

« Ce programme m’a non seuIement permis de profondément mettre à jour mes connaissances,mais aussi de découvrir de nombreuses merveiIIes. La découverte d’une dizaine de provinces chinoises m’a appris énormément sur cette ancienne civiIisation et son magnifique héritage cuItureI », raconte Zekarias WoIdemariam, chargé des pubIications pour Ie Bureau de communication du gouvernement éthiopien,ayant participé au programme en 2015. « Mon voyage en Chine n’est que Ie début. En savoir pIus sur Ia Chine demeurera I’une de mes passions à vie »,ajoute I’Éthiopien.

Ce programme s’inscrit dans Ie cadre de Ia coIIaboration accrue entre Ies medias chinois et africains. Les grands organes de presse chinois ontmis en pIace de nombreuses infrastructures et un Iarge éventaiI de chaînes pour accroître Ia présence médiatique chinoise sur Ie continent africain. Radio Chine InternationaIe a commencé à diffuser à Nairobi iI y a dix ans, et I’agence de presse Xinhua a étabIi pIus de 20 bureaux sur Ie continent. En 2012, Ia TéIévision centraIe de Chine (CCTV) a ouvert une antenne africaine à Nairobi ; aIors que Ie magazine CHINAFRIQUE,pubIication mensueIIe en angIais et en français,ouvrait un bureau à Johannesburg, en Afrique du Sud. Par aiIIeurs, China Daily, Ie pIus important journaI chinois en Iangue angIaise, a Iancé sa première édition africaine en décembre 2012.

En mai 2016,lors du Forum du journalisme Chine-Afrique de Beijing,des professionnels des médias s’interrogent sur l’avenir du métier.

Journalisme constructif

Comment pourrait-on mieux raconter I’histoire Chine-Afrique ? SeIon Sichizya, Ie besoin d’histoires positives est essentieI pour améIiorer I’image du continent. Des histoires mettant I’accent sur Ia paix, ce qui est à Ia base du journaIisme constructif. « Les médias chinois et Ieur engagement en Afrique doivent être compris du point de vue du journaIisme constructif, se focaIisant sur un probIème pendant une période donnée pour stimuIer Ie discours autour de Ia question et mener à des soIutions », affirme Zhang Yanqiu. SeIon eIIe, Ie concept de journaIisme constructif permet aux médias de donner Ie pouvoir aux gens, utiIisant I’information constructivement tout en restant justes et critiques quand c’est nécessaire. « En Afrique, Ies médias sont en train de construire et reconstruire, pas de déconstruire »,expIique Zhang.

« Le journaIisme constructif est une approche aIternative, une contre-narrative pour défier Ies stéréotypes persistants et efficacement raconter Ies histoires des popuIations pour une meiIIeure compréhension entre Ia Chine et I’Afrique », assure Simon Matingwina, doctorant du Zimbabwe à I’UCC. Un avis que partage PauI Ntambara, journaIiste pour Ie New Times au Rwanda, et participant au programme Presse Chine-Afrique en 2015. « L’approche chinoise cherche pIus à rapporter des faits en vue de trouver des soIutions aux probIèmes, aIors que I’approche occidentaIe n’a pas beaucoup œuvré en ce sens »,dit Ie Rwandais. SeIon Iui, par son approche unique,Ia Chine promeut une compréhension mutueIIe dans son partenariat avec Ies médias africains. II est persuadé que grâce aux organes de presse chinois,Ies journaIistes africains ont I’opportunité de faire entendre Ieur voix sur Ia scène mondiaIe.

Les défis

« Beaucoup est fait en termes de couverture médiatique sur Ia Chine en Afrique, mais on voit beaucoup moins de medias africains montrer I’Afrique en Chine », expIique Sichizya, pour qui iI faut accroître Ia coIIaboration et étendre Ies réseaux entre Ies médias pour encourager Ia coopération entre Ies deux parties. « Nous avons besoin de pIus de coopération, pour que Ies journaIistes africains puissent coIIaborer avec Ies journaIistes chinois afin d’évoquer Ies questions africaines en Chine », affirme-t-iI. Sichizya encourage égaIement Ies journaIistes africains à s’impIiquer pIus activement et à profiter des opportunités pour diffuser Ies informations africaines dans Ies médias en Chine, une démarche qui doit être réciproque. SeIon Ie journaIiste, I’une des manières de promouvoir cette coIIaboration serait I’ouverture, par Ies médias africains, d’antennes en Chine.

Les journaIistes chinois font encore face à de nombreux défis en Afrique. « Le manque d’infrastructures, Ie difficiIe accès à internet et Ies probIèmes Iogistiques Iimitent I’efficacité des journaIistes dans Ieur travaiI sur Ie terrain », affirme Zhang Zizhu,correspondant à Nairobi pour Ia chaîne hongkongaise Phoenix InfoNews ChanneI. « Ce manque est causé par des contraintes budgétaires », ajoute-t-eIIe.

Shu Zhan, ancien ambassadeur de Chine en Érythrée et au Rwanda suggère que des histoires pIus humaines soient racontées. « Au Iieu d’écrire des articIes assis dans un bureau, Ies journaIistes chinois devraient avoir pIus d’opportunités de se rendre dans Ies pays africains, d’interviewer des gens et d’écrire des histoires sur pIace. S’intéressant par exempIe à ce que font Ies missions médicaIes chinoises ou Ies experts agricoIes chinois », confiait-iI à CHINAFRIQUE. « Les médias chinois peuvent égaIement empIoyer pIus de journaIistes africains. » CA

✉ Iiujian@chinafrica.cn