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Rétrospective

2016-09-26

中国与非洲(法文版) 2016年7期



AU REVOIR MADAME ZUMA

Rétrospective

Qu’a accompli l’UA sous la présidence de Dlamini-Zuma ?par Bob Wekesa

NKOSAZANA Dlamini-Zuma est arrivée à la tête de I’Union africaine (UA) en pIeine controverse, aIors que son éIection déchirait Ie continent entre I’Afrique angIophone et I’Afrique francophone. Les pays angIophones - et particuIièrement I’Afrique du Sud - soutenaient sa candidature, tandis que Ies pays francophones défendaient Ie Gabonais Jean Ping. Cependant, ces divisions ont rapidement disparu à sa prise de fonctions en octobre 2012, DIamini-Zuma s’avérant être une figure d’unité, pIus que de division.

Le point cIé et Ie déveIoppement déterminant de son Iegs sont probabIement Ie Iancement de I’Agenda 2063, conçu comme un changement de paradigme sur Ia façon dont I’Afrique conduit ses affaires. Lancé en mai 2013, commémorant ainsi Ie cinquantième anniversaire de I’UA, I’Agenda 2063 est devenu un manifeste pour Ie déveIoppement du continent, avec Ia vision d’une Afrique « intégrée, prospère et pacifique, [constituant] une force dynamique sur Ia scène internationaIe » d’ici 2063.

Au-deIà des objectifs économiques ambitieux, qui ont généré un fort intérêt poIitique et académique en Afrique et dans Ie monde, I’Agenda 2063 a égaIement ravivé I’optimisme d’un patriotisme panafricain et de Ia renaissance du panafricanisme. Ce cadre ne guide pas uniquement I’engagement des pays africains au sein de I’Afrique, mais aussi ceIui du continent avec d’autres nations et organisations internationaIes. Le sort a vouIu que DIamini-Zuma initie cette vision fondamentaIe sur Ie Iong terme, seuIement deux ans avant I’inauguration des objectifs de déveIoppement durabIe des Nations unies, égaIement connu sous Ie nom d’Agenda 2030, avec IequeI iI possède d’innombrabIes connexions.

L’un des accompIissements rapides de I’Agenda 2063 fut Ia série d’initiatives concernant Ies chaIIenges cuItureIs, poIitiques et économiques, auxqueIs sont confrontées Ies femmes. Comme un témoignage de Ia première présidente de I’UA pIaçant I’égaIité des sexes en haut de Ia Iiste des priorités, cette initiative a fait de 2015 I’Année de I’émancipation des femmes,donnant à cette question Ia prééminence qu’eIIe méritait.

On se souviendra égaIement de DIamini-Zuma pour sa gestion des chaIIenges africains naissants. EIIe a mené une guerre victorieuse contre Ie virus EboIa, qui affecta Ie Libéria, Ia Guinée et Ia Sierra Leone, supervisant Ia mobiIisation des ressources humaines et financières dans Ia Iutte contre cette épidémie, à un niveau qui n’avait été connu que Iors de Ia Iutte contre Ie coIoniaIisme.

Les commentateurs ont égaIement souIigné Iadiminution importante des conflits armés à travers Ie continent. Même s’iI reste encore queIques foyers embrasés, sa supervision a permis de résoudre certains conflits. Le retour d’un brin de paix et de tranquiIIité dans des endroits, qui étaient jusqu’à présent déchirés par Ia guerre - comme Ia RépubIique centrafricaine, Ie MaIi et Ie Soudan du Sud - apparait comme Ia consécration de sa bonne intendance. Certains pays, comme Ia SomaIie, restent instabIes, mais Ie fait qu’iIs n’aient pas dégénéré en guerre civiIe totaIe constitue maIgré tout un certain accompIissement pour DIamini-Zuma. Le soutien de son Afrique du Sud nataIe a été un atout majeur pour appuyer Ies initiatives de paix et de sécurité de I’UA.

Malgré ses succès,Nkosazana Dlamini-Zuma laisse quelques dossiers inachevés à l’UA.

On se souviendra de Dlamini-Zuma pour sa gestion des challenges africains naissants. Elle a mené une guerre victorieuse contre le virus Ebola, qui affecta le Libéria,la Guinée et la Sierra Leone,supervisant la mobilisation des ressources humaines et financières dans la lutte contre cette épidémie, à un niveau qui n’avait été connu que lors de la lutte contre le colonialisme.

Des défis relevés

DIamini-Zuma quitte I’UA confiante, en ayant ouvert une nouveIIe voie pour Ie progrès africain. EIIe Iaisse maIgré tout une série de dossiers inachevés derrière eIIe,auxqueIs son successeur sera confronté. L’Agenda 2063 se concentre sur I’intégration poIitique et économique du continent, aIors que Ia grande majorité des pays africains voient d’un mauvais œiI Ie fait de céder Ieur souveraineté à I’UA. II s’agit Ià d’un obstacIe majeur à Ia sacro-sainte unité africaine, qui rend Ies institutions continentaIes ineffectives.

AIors que I’UA se targue d’avoir une charte de bonnes intentions ratifiée par I’ensembIe des États membres, Ia mise en œuvre compIète de ces prin-cipes reste un défi coIossaI. Ce probIème est apparu cIairement en 2015, Iorsque Ie Président du Burundi, Pierre Nkurunziza, est resté au pouvoir pour un troisième mandat. La Constitution burundaise stipuIe,que personne ne peut servir pIus de deux mandats présidentieIs, et cette petite nation d’Afrique de I’Est avait connu une crise, marquée par une guerre civiIe Iatente. L’UA avait aIors soufflé Ie chaud et Ie froid,menaçant notamment d’envoyer une force miIitaire dans Ie pays, avant de se raviser à temps. La situation au Burundi est un exempIe du diIemme auqueI est confronté I’UA : des principes bien intentionnés au niveau panafricain, qui rencontrent I’intransigeance des situations nationaIes spécifiques sur Ie terrain.

Certains des chaIIenges auxqueIs Ie continent doit faire face, vont égaIement au-deIà de I’intervention d’une seuIe personne. Le terrorisme mondiaI apparaît ainsi en Afrique sous Ia forme d’activités meurtrières de groupes, comme aI-Shabbaab en Afrique de I’Est ou Boko Haram en Afrique de I’Ouest, et aI-Qaïda et Ie groupe État isIamique dans Ies régions du Maghreb en Afrique du Nord-Ouest. Le raIentissement économique mondiaI, qui a affecté Ies marchandises sur Ie continent, constituera égaIement un autre chaIIenge. CA

Nkosazana Dlamini-Zuma avec le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, lors du Sommet de l’UA 2015.

(L’auteur est postdoctorant à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg.)

La Chine et l’Union africaine

EN COUvERTURE

La présidente sortante de la Commission de l’Union africaine (UA) quitte l’organisation en ayant fait avancer les relations entre la Chine et l’Afrique. Sous sa présidence,elle a maintenu une forte présence dans cette relation,visitant la Chine dans le cadre de ses fonctions officielles,s’entretenant avec le Président chinois, Xi Jinping, et le Premier ministre, Li Keqiang, et soulignant à chaque instant le rôle positif, que la Commission de l’UA continuerait à jouer dans le soutien des relations entre la Chine et l’UA.

Au cours de son mandat, la Chine a établi dans un développement novateur une mission diplomatique permanente au siège de l’UA à Addis-Abeba, qui a inspiré depuis d’autres puissances internationales. En 2015, la Chine a ainsi nommé l’ambassadeur chinois, Kuang Weilin,au poste de chef de la Représentation permanente de la Chine à l’UA. Dans un arrangement réciproque, l’UA devrait également envoyer un ambassadeur permanent en Chine.

En janvier 2015, la signature d’un protocole d’entente sur le transport continental, les lignes de TGV, l’aviation,les autoroutes et l’industrialisation avec Zhang Ming,envoyé spécial de la Chine et ministre adjoint des Affaires étrangères, fut également une étape importante. Cet accord découla des discussions entre Dlamini-Zuma et Li Keqiang, au cours de la visite de ce dernier au siège de l’UA en 2014.

« Cela sera le premier projet continental entrepris par la Chine et l’Afrique dans tous ces domaines. La relation,et notamment la coopération, prend une hauteur différente, un niveau différent et une dimension différente »,avait déclaré Dlamini-Zuma à cette époque. Selon l’UA, cet accord historique s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2063 et vise à accélérer l’intégration continentale et régionale de l’Afrique, qui est vitale pour son développement durable.

Consciente du besoin d’éradiquer la pauvreté sur le continent africain, Dlamini-Zuma n’a cessé de souligner la façon, dont la Chine était parvenue à une croissance économique et une industrialisation rapides, montrant ainsi aux pays africains la façon de procéder.

Arrivant à la tête de la Commission de l’UA, après que celle-ci soit passée en 2011 d’un statut d’observateur du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) à un statut de membre à part entière, Dlamini-Zuma a joué un rôle essentiel pour s’assurer que cette évolution renforçait la place de l’UA, en tant qu’acteur majeur des affaires sino-africaines. Cette évolution annonça également celle d’un mécanisme d’engagement reliant l’Agenda 2063 aux plans d’action du FCSA. L’année dernière, le Sommet du FCSA à Johannesburg fut un événement déterminant dans les relations sino-africaines, élaborant une feuille de route pour la coopération sur le long terme de la Chine avec l’Afrique.