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Clusters d’industrialisation

2024-02-22parWANGJINJIEdirecteurduBureauderecherchedeInstitutdecooprationetdeveloppementSudSudetsecrtaireraladjointduCentretudesafricainesdeUniversitdekin

中国与非洲(法文版) 2024年2期

par WANG JINJIE, directeur du Bureau de recherche de l’Institut de coopération et de développement Sud-Sud, et secrétaire général adjoint du Centre d’études africaines de l’Université de Pékin

Les parcs industriels jouent un rôle central dans la promotion de l’industrialisation sur le continent africain, en tirant des enseignements de l’expérience chinoise

Depuis le lancement de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) en 2013, la Chine a massivement investi dans les infrastructures en Afrique, incluant la construction de routes,de chemins de fer, de centrales hydroélectriques, d’aéroports, de ports et de parcs industriels.Ces derniers, en particulier, se révèlent être des moteurs clés de l’industrialisation africaine,attirant des investissements étrangers.

Les pays africains, cherchant à renforcer leurs industries manufacturières, ont adopté une stratégie d’exportation et tentent d’attirer des investissements étrangers à travers les parcs industriels.Jusqu’en 2021,237 parcs industriels ont été construits en Afrique,dont 60 ont été planifiés, construits et exploités avec la participation d’entreprises chinoises,soulignant ainsi la coopération sino-africaine.

Investissement chinois

Lors du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2006, la Chine a proposé la création du Fonds de développement Chine-Afrique et la construction de zones de coopération économique et commerciale pour encourager les investissements chinois en Afrique.

L’ICR a ouvert un nouveau chapitre pour la coopération sino-africaine, plaçant les parcs industriels au cœur de cette collaboration.Des projets phares ont été initiés ou finalisés sous cette impulsion, tels que la Zone de coopération économique et commerciale sino-égyptienne TEDA, la Zone de libre-échange de Lekki au Nigeria, la Zone de coopération économique et commerciale Zambie-Chine, ainsi que les parcs industriels de Hawassa et de Dire Dawa en Éthiopie, et la Zone de libre-échange internationale de Djibouti.

L’Éthiopie, reconnaissant le rôle crucial des parcs industriels dans son développement industriel, s’est illustrée par des avancées notables dans ce domaine.Au cours de la dernière décennie, des responsables éthiopiens ont visité la Chine et d’autres pays asiatiques,établissant une coopération active avec des entreprises chinoises.En 2015, la China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC) a remporté l’appel d’offres pour la construction du parc industriel de Hawassa, premier du genre financé par le gouvernement éthiopien.Depuis lors, des entreprises chinoises ont été chargées de la construction de 10 autres parcs industriels en Éthiopie, consolidant leur rôle d’investisseurs majeurs.

Par ailleurs, la ligne ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti,construite par une entreprise chinoise, a considérablement réduit le temps de trajet entre les deux capitales, encourageant l’établissement de parcs industriels le long du trajet.Cette synergie entre infrastructures de transport et parcs industriels a boosté le développement économique en Éthiopie.

Un employé sur une ligne de production de téléviseurs dans le parc industriel Hisense,au Cap, en Afrique du Sud, le 1er juin 2022.

Des résidents déambulent devant le parc industriel de Hawassa, en Éthiopie, le 3 juillet 2016.

Des femmes œuvrent dans la Zone industrielle orientale construite par la Chine près d’Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie.

La Zone de libre-échange de Lekki au Nigeria, issue d’un partenariat public-privé entre une entreprise chinoise et le gouvernement nigérian, est un autre exemple réussi.Fondée en 2006 et gérée par la CCECC,elle abrite actuellement 54 entreprises opérationnelles.Située près de la côte de l’Or, à proximité de l’océan Atlantique et à seulement 3 km du nouveau port de Lekki, cette zone tire parti de sa position stratégique.L’impact de l’ICR est manifeste ici, avec une augmentation rapide du nombre d’entreprises dans le parc,propulsant la zone vers un développement accéléré.

Développement des ressources humaines

L’Afrique, reconnue comme le « continent le plus jeune », détient un potentiel considérable pour l’expansion industrielle, tiré par un dividende démographique important et des coûts relativement faibles des terres et des matières premières.Toutefois, le défi majeur réside dans la pénurie de compétences professionnelles spécialisées.Une étude portant sur 15 parcs industriels dans sept pays africains a identifié ce manque de compétences comme l’obstacle principal.Bien que plus de 80 % des employés aient atteint un niveau d’éducation secondaire, il leur manque souvent les compétences techniques essentielles.

L’étude souligne que l’impact économique des zones industrielles est encore modeste.Par exemple, le secteur manufacturier en Éthiopie ne représente que 6 % du PIB national.En Afrique, le secteur manufacturier n’est pas encore un pilier central pour la création d’emplois et le développement économique.Le déficit en maind’œuvre qualifiée freine le transfert de technologie et l’acquisition de compétences techniques avancées.

Les entreprises chinoises jouent un rôle central dans l’emploi, la formation des compétences et le transfert de technologie en Afrique.Selon McKinsey& Company, ces entreprises ont embauché des millions d’employés locaux, fournissant une formation à environ deux tiers d’entre eux.Cependant, le développement d’une main-d’œuvre qualifiée nécessitera des efforts supplémentaires des gouvernements africains et des universités.

Il existe d’autres défis à ne pas négliger.Tout d’abord,les parcs industriels sont des projets à long terme s’étalant sur des décennies, exigeant un soutien politique et une assistance stable et durable du pays hôte.Cependant, les changements politiques fréquents dans certains pays africains suscitent des incertitudes quant à l’efficacité des politiques correspondantes.

Deuxièmement, la majorité des pays africains en sont à un stade précoce de l’industrialisation, caractérisé par une activité industrielle intensive en main-d’œuvre.Le manque de stratégies de développement diversifiées conduit souvent ces parcs industriels à faire face à une forte concurrence homogène.

Troisièmement, certains parcs industriels rencontrent des difficultés pour générer des profits, souffrant d’une liquidité insuffisante et d’un manque de soutien financier.

Le développement futur de la coopération sinoafricaine dans les parcs industriels exige la mise en place d’un cadre de coopération multilatérale international,ainsi qu’une division claire des responsabilités pour les pays africains dans le cadre de l’ICR.

Il est crucial de renforcer la coopération, la coordination, les retours d’information en temps réel et les garanties institutionnelles.Le mécanisme de consultation des parcs industriels sino-africains, piloté par le ministère du Commerce de Chine et des agences africaines, est déjà efficace dans ce domaine.

Il est essentiel de coordonner le développement des infrastructures avec les parcs industriels, en privilégiant les régions aux conditions de transport optimales pour éviter les « phénomènes d’îlots ».Une planification scientifique et rationnelle, avec des orientations industrielles claires et une intégration des ressources, est nécessaire pour la stratégie d’industrialisation du pays hôte.De plus, les parcs industriels sino-africains doivent accorder une attention particulière au développement coordonné avec les communautés locales, à la prestation de services à la communauté et au renforcement des capacités de développement durable.CA