Adora Magic City,le graal enfin atteint

Par ZHAO YANG, membre de la rédaction

Essai en mer de l’Adora Magic City

Le premier paquebot de croisière construit par la Chine révèle une croissance de croisière de sa construction navale.

Lors de la 1reExposition internationale d’importation de la Chine (CIIE) en 2018,China State Shipbuilding Corporation (CSSC) a signé un contrat de construction navale avec des partenaires internationaux.Cinq ans plus tard, à la veille de l’ouverture de la 6eCIIE, le premier grand navire de croisière fabriqué par la Chine, baptisé « Adora Magic City », a été officiellement livré à la date prévue.

Selon Li Yanqing, secrétaire général de l’Association chinoise de l’industrie nationale de la construction navale, il s’agit du dernier des « trois joyaux » de la couronne de l’industrie de la construction navale recueillis par la Chine, désormais le seul pays au monde à pouvoir construire des porte-avions, de grands transporteurs de gaz naturel liquéfié et de grands navires de croisière.

Un joyau industriel national,fruit d’une coopération internationale

D’une longueur totale de 323,6 m et d’une jauge brute de 135 500 tonnes, l’Adora Magic City dispose de 2 125 chambres et suites avec une capacité d’accueil de 5 246 passagers. Dans le pavillon de la Chine de la 6eCIIE, de nombreux visiteurs se rassemblent autour de sa maquette que Wang Yanguo, directeur général adjoint de CSSC Cruise Technology Development, présente avec fierté : « Nous avons à bord un grand théâtre, un centre commercial et d’autres installations de loisirs dans un espace public de 40 000 m2réparti sur 16 étages, soit l’équivalent de près de 6 terrains de football standard. Tout cela permet de répondre aux divers besoins des passagers en matière de restauration, de voyage,d’achat et de divertissement. »

La grande salle de trois étages de l’Adora Magic City

L’Adora Magic City est une œuvre géante et hautement intégrée de l’ingénierie des systèmes, qui réunit des prouesses technologiques de la construction navale et de l’électrification, ainsi que des expériences de gestion avancées dans l’hôtellerie et d’autres secteurs de services.Son coût de construction s’élève à près de 6 milliards de yuans, ce qui donne un petit aperçu de son niveau de modernité.

La propulsion, la transmission des signaux et l’alimentation en énergie du navire sont entièrement assurées par le système de contrôle central, via 4 750 km de câbles électriques, soit plusieurs dizaines de fois plus longs que ceux des cargos ordinaires, ce qui laisse entrevoir son niveau d’intelligence très élevé. Selon M. Wang,les exigences techniques rigoureuses lors de la construction ont doté le paquebot de croisière de solides garanties de sécurité, telles qu’une capacité de résister à des vents de force 10 et de s’échapper des zones dangereuses même en cas de panne de courant.

Sur le plan écologique, le navire est équipé d’une tour de désulfuration pour réduire les émissions de soufre,et ses matériaux de construction,ses émissions d’échappement ainsi que son traitement des eaux usées sont tous conformes aux normes internationales. De plus, il adopte un système d’alimentation électrique à quai et des produits en papier sans carbone, appliquant le concept de « transport vert » dans les moindres détails.

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L’Adora Magic City est né d’une coopération en profondeur avec des partenaires internationaux tels que le groupe italien Fincantieri. Sa construction à l’image du développement de la CIIE au cours des cinq dernières années est la preuve que la Chine partage des opportunités et recherche un développement commun avec le monde. « Le projet s’est toujours développé dans une autonomie préservée, tout en étant ouvert à la coopération internationale en matière d’innovation et de chaîne d’approvisionnement, ce qui est en phase avec l’esprit d’ouverture et de partage de la CIIE », déclare M. Wang. « À travers cette nouvelle édition de la CIIE, nous souhaitons dire au monde que la construction navale chinoise est entrée dans une nouvelle phase de développement et que notre industrie des croisières a commencé à décoller ! »

En 2022, l’industrie chinoise de la construction navale s’est classée au premier rang mondial en fonction des trois principaux indicateurs pour la treizième année consécutive. Selon les données publiées en juillet par le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information, au premier semestre de cette année, elle conservait toujours cette position,connaissait une croissance globale unique au monde et représentait plus de 70 % des parts de marché international en termes de nouvelles commandes, établissant son nouveau record.

Libérer le potentiel de consommation

Impliquant une longue chaîne industrielle, la construction des croisières joue un rôle d’entraînement important dans la montée en gamme de la construction navale, des services modernes et de l’économie maritime,ce qui est en phase avec les besoins croissants des populations pour une vie meilleure.

En mars dernier, le ministère chinois des Transports et des Communications a annoncé la reprise ordonnée du transport de croisières international. En août, le secteur des croisières de Shanghai, à lui seul, avait réalisé plus de 300 millions de yuans de vente de billets et environ 100 millions de yuans de consommation à bord, et généré plus de 4 000 emplois, un nombre qui devrait avoisiner 20 000 d’ici à 2024.En septembre, la Direction générale du Conseil des Affaires d’État a publié des mesures visant à libérer le potentiel de consommation touristique et à promouvoir le développement dehaute qualité du tourisme, qui proposent la diversification des produits de tourisme maritime, la construction accrue d’installations de services touristiques, telles que les ports de croisière et de plaisance, et l’optimisation des itinéraires de croisière et de la conception des produits de tourisme de croisière.

Selon M. Wang, une autre caractéristique de l’industrie des croisières consiste en un investissement important avec un haut rendement susceptible de dépasser 20 %. Cependant, il y a encore un long chemin à parcourir pour le développement de marché de cette industrie qui émerge à peine en Chine. « La Chine possède la dixième plus longue côte du monde, mais de tradition continentale, les Chinois n’avaient pas un grand rêve nautique à poursuivre, de sorte que la rentabilité actuelle des navires de croisière chinois n’a pas le niveau européen »,concède-t-il, sans se départir d’un optimisme quant à la perspective de ce secteur : « Les vacances en mer apportent aux gens une expérience différente de celles sur terre. Avec une sensibilisation renforcée des consommateurs chinois à l’océan, le tourisme de croisière deviendra un puissant levier pour créer de nouveaux scénarios de consommation,libérer le potentiel de consommation et stimuler la demande intérieure. »

L’Adora Magic City partira de Shanghai le 1erjanvier 2024 pour son voyage inaugural, conduisant les touristes vers des destinations de croisière populaires en Asie du Nord-Est. À l’avenir, il déploiera également des itinéraires vers les pays d’Asie du Sud-Est et sur la Route maritime de la Soie, en vue de devenir un projet phare de l’initiative « la Ceinture et la Route » et une carte de visite nationale naviguant sur la Route maritime de la Soie.