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Pas de gâchis

2022-10-15ReportageduKenyaparGITONGANJERU

中国与非洲(法文版) 2022年10期

Reportage du Kenya par GITONGA NJERU

L’industrie du bâtiment au Kenya recycle les déchets de construction à l’aide de la technologie chinoise

Simba Ochieng, 39 ans, est agent et promoteur immobilier basé à Nairobi. En une courte carrière de 15 ans, il a construit des bâtiments bien connus dans la capitale kényane ainsi que de nombreuses maisons. En tant que promoteur, il recherche la meilleure qualité et l’abordabilité dans les matériaux et les services de construction.

Il est propriétaire de tous ses projets et les loue à des locataires potentiels. Il possède des maisons, des magasins, des restaurants, des hôtels, des bâtiments commerciaux et, pour améliorer l’efficacité, M. Ochieng a acquis les technologies de construction chinoises les plus récentes pour construire ses propriétés.

Cette technologie recycle les matériaux dérivés des déchets de construction des bâtiments démolis ou rénovés, ainsi que les matériaux recyclés issus des déchets de construction routière.

« La plupart de mes propriétés sont construites à partir de déchets de construction. Cela est très utile [en ce qui concerne] les économies de coûts, car j’économise jusqu’à 60 % sur les coûts de construction par rapport à d’autres propriétés construites avec des matériaux conventionnels », a expliqué M. Ochieng.

Outre les économies, les écologistes affirment que cette initiative protège l’environnement.Le déversement de déchets de construction dans les décharges a fortement contribué à la pollution des sous-sols.

Intelligence artificielle

De nombreuses entreprises de construction basées au Kenya ont construit de nouvelles installations d’élimination des déchets. Ces installations utilisent une technologie de tri via l’intelligence artificielle parmi les meilleures au monde.

La procédure permet d’identifier le type de déchets de construction grâce à des capteurs composites et de trier au moins 12 catégories de déchets. Cela dépend également de la nature et de la taille des matériaux,afin qu’ils puissent être utilisés de manière durable.

Les principales entreprises de construction et d’immobilier en Afrique de l’Est utilisent ces technologies dans la gestion des déchets. Cela réduit également les coûts de construction.

Selon Manji Sethi, président de Landmark Holding,les coûts sont moins élevés et cela profite à la fois à l’entreprise et au client. Le secteur de la construction devient concurrentiel et les entreprises doivent donc innover pour survivre. « Nous avons une installation de recyclage des déchets sur place. Les déchets sont broyés, filtrés et transformés en granulats recyclés,qui sont ensuite utilisés comme matières premières pour produire des briques, du mortier et du béton »,a-t-il fait part.

Il estime qu’au moins 95 % des déchets de construction peuvent être recyclés, y compris les plastiques,le verre, les métaux, les déchets de bois et même le ciment, qui est recyclé et réutilisé comme produits de haute qualité.

M. Sethi a précisé que la technologie qu’ils utilisent vient de Chine, et son entreprise a établi un partenariat avec China Communications Construction.

Protection de l’environnement

Outre les économies, les écologistes affirment que cette initiative protège l’environnement. Le déversement de déchets de construction dans les décharges a fortement contribué à la pollution des sous-sols.

Mamo Boru, directeur général de l’Autorité nationale de gestion de l’environnement, une agence gouvernementale, soutient que les déchets sont souvent brûlés,libérant des gaz à effet de serre dans l’atmosphère,contribuant au réchauffement climatique. « Les déchets constituent également un danger pour la santé publique,contribuant grandement à l’incidence élevée des maladies pulmonaires et des complications associées à la grossesse », a-t-il confié àCHINAFRIQUE.

Des études locales réalisées par le Kenya Medical Research Institute montrent que ce type d’élimination des déchets de construction peut contribuer à ralentir le développement cognitif chez les enfants.

Phillip Mugo, directeur principal chez Oneki, une entreprise qui possède un grand nombre de propriétés immobilières, loue des locaux à des locataires potentiels à Nairobi et dans d’autres grandes villes du Kenya.Leurs bâtiments sont construits à partir de matériaux recyclés. Ils sont de très haute qualité. Il affirme que la demande de logements ne cesse de croître et qu’il y a beaucoup de concurrence.

Selon M. Mugo, même les finitions intérieures sont recyclées. Les carreaux de grande qualité, le verre utilisé dans les fenêtres et la finition métallique comme ceux utilisés dans les rampes d’escalier sont tous recyclés.Les seuls produits qui ne sont pas recyclés sont lesarmoires en acajou dans les cuisines, les chambres et les toilettes. Il ajoute que son entreprise prévoit d’embaucher plus de travailleurs à mesure que l’entreprise croît et que la demande de logements augmente.

Une grande partie des déchets de construction peut être recyclée et utilisée à d’autres fins. (HELLORF)

Source de revenus et d’emplois

La ville de Nairobi prévoit de construire l’un des plus grands centres de recyclage d’Afrique, spécifiquement pour recycler les déchets de construction. Grâce à cette initiative, le gouvernement du comté vendra les produits finaux au secteur de la construction. Les autorités utiliseront la technologie chinoise et le projet attend un financement de la Banque de Chine.

« En plus de créer des emplois, cela contribuera grandement à protéger l’environnement et à prévenir les risques pour la santé associés aux déchets de construction. Cette initiative générera également des revenus pour le gouvernement local », a rapporté Johnson Sakaja, nouveau gouverneur élu du comté de Nairobi.

Les entreprises chinoises qui se spécialisent dans la gestion des déchets de construction ont déjà leurs propres programmes de recyclage, et ces programmes viennent avec un centre de recyclage sur place dans différentes villes kényanes telles que Nairobi, Mombasa,Kisumu et Nakuru. Il y a environ 30 entreprises chinoises qui se spécialisent dans la construction, les routes et l’immobilier au Kenya.

Selon le gouverneur, l’installation qui sera construite par le gouvernement du comté sera la plus grande d’Afrique de l’Est. « Alors que les problèmes d’eau à Nairobi continuent d’être un défi, beaucoup d’eaux souterraines sont polluées et ne peuvent être utilisées à des fins domestiques », a-t-il déclaré.

L’industrie de la construction croît rapidement et a un bel avenir, selon M. Sakaja. Avec les banques chinoises offrant des prêts à de nombreux Kényans qui cherchent à lancer des start-up, Phillip Kariuki, un petit homme d’affaires de l’industrie de la construction à Nairobi, en a profité.

En effet, il a demandé un prêt de 48 900 dollars, à un taux de seulement 3 %, à la Banque de Chine et a été approuvé le 25 mai. Il prévoit de collecter les déchets des bâtiments démolis, des bâtiments rénovés et des restes des travaux de construction. Il embauchera 13 employés pour sa nouvelle entreprise.

Le taux de recyclage des déchets au Kenya est l’un des plus élevés au monde. De nombreuses start-up sont introduites dans l’économie presque tous les jours,selon Betty Maina, secrétaire de cabinet du ministère de l’Industrialisation, du Commerce et du Développement des entreprises.

« Nous espérons nous améliorer davantage. La fabrication locale a augmenté à mesure que nous continuons à recycler. Elle contribue grandement à la croissance économique. Emprunter des idées étrangères a contribué à façonner le programme de développement kényan. Nous espérons établir des partenariats encore plus importants avec la Chine alors que nos relations bilatérales continuent de prospérer », a partagé Mme Maina, qui espère que le Kenya deviendra à l’avenir un pays de recyclage de premier plan. CA

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