Mieux récupérer, se relever plus fort
2020-11-04LIUZHENMIN
LIU ZHENMIN*
L’importance du développement des sociétés a attiré l’attention du monde entier au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La nécessité d’une reprise économique et la naissance de nombreuses nations en conséquence de la décolonisation sont apparues comme des pierres angulaires sur lesquelles reposeraient les délibérations ultérieures aux Nations Unies.
Dès les années 1960, avec la première Décennie des Nations Unies pour le développement (1961 à 1970) et actuellement avec l’Agenda 2030, les Nations Unies ont fait de la promotion du développement un pilier central de leur travail.
Ce programme de développement qui prévaut a évolué en lien étroit avec la nécessité d’une coopération internationale. Dès la fin des années 1950, les Nations Unies ont soutenu que le développement requérait une approche durable de l’élaboration des politiques, et que les décisions politiques devaient contribuer à apporter les changements structurels et institutionnels nécessaires pour faire progresser le développement socioéconomique.
Plus que de simplement identifier et adopter certaines politiques, le défi central pour les responsables politiques est la coordination des politiques.Pour cette raison, la coopération internationale est considérée comme le fondement du développement,et le progrès nécessite une volonté politique et une cohérence des politiques aux niveaux national et international.
Le lien entre la coopération internationale et le développement incarne ainsi la manière dont l’ONU a abordé les défis de développement au cours de ces 75 dernières années.
Le programme de relance de l’Europe (mieux connu sous le nom de plan Marshall) mis en œuvre après la fin de la Seconde Guerre mondiale a aidé les pays d’Europe occidentale à restructurer leur économie et à retrouver leur stabilité financière.La solidarité affichée lors de la première Décennie des Nations Unies pour le développement et lors des objectifs du Millénaire pour le développement(2000-2015) a permis d’atteindre des résultats clés en matière de développement, notamment de réduction de la pauvreté. Et aujourd’hui, l’effort mondial coordonné pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 fait partie intégrante des efforts des pays pour relever leurs défis sociaux, économiques et environnementaux.
Alors même que les Nations Unies reflètent et inspirent la coopération et le développement internationaux, les turbulences économiques de la dernière décennie prouvent que les mécanismes mondiaux doivent être continuellement renforcés s’ils veulent protéger les pays et les populations les plus vulnérables des effets des crises.
En septembre 2020, les membres de la 19e formation de soldats chinois de maintien de la paix au Liban fait don de médicaments et de matériel antiépidémique dans un centre de soins local au Liban.
La crise financière mondiale de 2008-2009 et les turbulences économiques mondiales qui ont suivi sur les marchés financiers et économiques ont inauguré une ère de faible croissance, de faibles investissements, de faible inflation et de faibles taux d’intérêt dans les pays développés. La croissance anémique continue de mettre les pays et la communauté internationale au défi d’atteindre une croissance soutenue et robuste ainsi qu’un environnement propice à la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Les préoccupations macroéconomiques sont aggravées par des tendances à grande échelle, telles que la croissance démographique et le vieillissement de la population, l’urbanisation, le changement technologique,les inégalités et le changement climatique.
Le 1er septembre 2020, à Gaza, un membre du personnel des Nations Unies livre un sac de médicaments.
La réponse des Nations Unies au COVID-19
Alors que la pandémie consécutive à la maladie du nouveau coronavirus (COVID-19) se propageait rapidement à travers les pays, l’ONU a mobilisé une réponse à l’échelle du système, qui est documentée dans son rapport intitulé la Riposte globale des Nations Unies au COVID-19.
Les Nations Unies continuent de fournir un soutien aux pays du monde entier en s’attaquant aux défis graves nés de la pandémie. La réponse a été motivée par les objectifs primordiaux de réduire les vulnérabilités aux pandémies futures, de bâtir une résilience face aux chocs futurs, notamment le changement climatique, de s’occuper des inégalités systémiques mises à nu par la pandémie et de ne laisser personne derrière.
Dans la poursuite de ces objectifs, la stratégie des Nations Unies repose sur trois piliers. Le premier implique de livrer une réponse sanitaire à grande échelle, coordonnée et complète. Guidée par l’Organisation mondiale de la santé, l’ONU soutient des mesures pour s’attaquer à la crise sanitaire mondiale, notamment en accélérant les efforts pour concevoir des vaccins contre le COVID-19 et en élargissant l’accès à un diagnostic et à un traitement abordables.
Le deuxième pilier implique l’adoption de politiques de soutien pour faire face à l’impact dévastateur de la crise sur les conditions socioéconomiques, humanitaires et des droits de l’homme dans de nombreux pays. La réponse humanitaire de l’ONU aux personnes les plus vulnérables dans les pays les plus vulnérables a aidé à sauver de nombreuses vies.
En outre, les Nations Unies ont appelé les membres du G20 et les institutions financières internationales à alléger et à restructurer la dette des pays les plus vulnérables, particulièrement celle des pays les moins développés. Elles ont également souligné la nécessité de prévenir l’augmentation de la violence à l’égard des femmes et des filles durant cette période, et d’y répondre.
Le troisième pilier vise un processus qui se remette mieux de la pandémie. Au lieu de retourner à des pratiques non durables, le monde doit redoubler d’efforts pour promouvoir des économies plus égales, inclusives et résilientes, comme l’envisage l’Agenda 2030.
Pour y parvenir, les Nations Unies renouvellent leurs appels à s’attaquer aux problèmes de développement durable clés, notamment la transition vers les énergies renouvelables, les systèmes alimentaires durables, l’égalité des sexes, des filets de sécurité sociale plus solides et une meilleure préparation aux urgences sanitaires.
En utilisant cette expérience et cette expertise comme leviers, le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies a apporté des contributions significatives à la réponse de l’ONU au COVID-19, en fournissant une évaluation en temps réel de l’impact socioéconomique de la pandémie et en identifiant les options politiques des États membres pour renforcer la résilience, gérer les retombées de la crise et mieux récupérer.
Le rôle des Nations Unies après le COVID-19
Dans le monde post-COVID-19, l’ONU continuera à jouer son rôle central dans la mise en œuvre des ODD, en facilitant les dialogues et les prises de décisions,et en aidant les pays à traduire le consensus intergouvernemental sur le développement durable en actions sur le terrain.
Les Nations Unies doivent également continuer ce rôle de facilitateur dans la collecte et le partage des connaissances et des données du développement, ce qui est essentiel pour guider les réponses politiques à la pandémie à chaque étape, de la réponse au rétablissement.
Cependant, pour que le monde se rétablisse vraiment bien, la communauté internationale doit réexaminer de nombreuses hypothèses de longue date au sujet du développement et recalibrer les voies de développement qui ne sont pas pleinement compatibles avec le développement durable. L’ONU peut travailler avec les pays pour poursuivre les approches de développement qui correspondent le mieux au monde post-COVID-19.
Nous sommes à un moment historique : il y a d’immenses opportunités pour prôner des politiques qui placent en leur centre les gens et la planète. Depuis le début de la pandémie, l’ONU a été mobilisée pour mener un éventail impressionnant de travaux politiques. Non seulement le système des Nations Unies a agi de manière concertée, mais nous agissons aussi avec un grand sentiment d’urgence. En effet, les actions politiques prises actuellement détermineront comment le monde peut évoluer vers un monde juste et durable, capable de gérer efficacement les crises futures.
Au camp de réfugiés de Moria à Lesbos, en Grèce, le 12 septembre 2020
Les Nations Unies doivent également travailler avec la communauté internationale pour repenser la manière dont les pays coopèrent. La pandémie de COVID-19 a souligné l’importance de la coopération multilatérale, étant donné que les maladies ne connaissent pas de frontières. Alors que la pandémie continue à infliger des dégâts importants à l’échelle mondiale, le monde a besoin d’un multilatéralisme plus inclusif et efficace, d’un multilatéralisme basé sur les idéaux et les objectifs garantis par la Charte des Nations Unies et d’autres accords internationaux, et construit sur la confiance basée sur le droit international.
Il est essentiel que le système des Nations Unies soit le fer de lance des efforts pour bâtir et maintenir des partenariats à travers un système multilatéral en réseau, dans lequel les organisations multilatérales et régionales, la société civile, les entreprises,les universitaires, les scientifiques et les gouvernements de tous niveaux travaillent ensemble.
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