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Pour les petits restaurateurs, le salut est dans l’e-commerce

2020-07-04HUYUEmembredeladaction

今日中国·法文版 2020年7期

HU YUE, membre de la rédaction

Un commerce de restauration rapide à base de poisson géré par Cheng Cheng

«Proposez-vous du piment haché récolté cette année ? » « Avez-vous reçu une cargaison fraîche de poissons argentés ? » Deux questions parmi de nombreuses autres fréquemment posées dans un groupe dédié à l’achat de produits frais, sur WeChat. Ce groupe, mis en ligne il y a plus d’un an, compte près de 500 membres. À l’origine, Cheng Cheng l’a créé pour expérimenter la vente en ligne. Aujourd’hui, il y trouve du réconfort et une bouffée d’air frais : « C’est l’e-commerce qui me donne l’espoir, confie-t-il. Maintenant, tous les employés de mon restaurant s’impliquent dans la vente sur les réseaux sociaux. »

Âgé de 32 ans, Cheng Cheng est né dans le district de Huailai, à Zhangjiakou (province du Hebei). Il y a 12 ans, il est venu travailler à Beijing en tant que livreur express. Compétent, doté d’un esprit dynamique et entreprenant, il a fait des économies. Au mois de septembre 2019, il a ouvert un fast-food franchisé près de la station de métro Parc zoologique (dans l’arrondissement Xicheng à Beijing). Mais en février dernier, son restaurant a été obligé de fermer en raison du COVID-19. « J’escomptais une pleine saison dès 2020, mais l’épidémie s’est déclarée. Je n’ai fait presque aucun chiffre d’affaires pendant plus de trois mois », déplore M. Cheng.

Une perte de 500 milliards de yuans

La restauration, l’hôtellerie et le tourisme sont les industries les plus gravement touchées par l’épidémie. D’après le Rapport d’enquête et d’analyse sur la situation d’affaires et la tendance de développement du secteur de la restauration chinoise pendant la période de l’épidémie de COVID-19 en 2020, publié par l’Association chinoise de la cuisine, 78 % des entreprises de restauration ont subi une perte de recettes d’exploitation supérieure à 100 %. Pendant les sept jours de congé de la fête du Printemps, la perte des ventes au détail de la restauration causée par l’épidémie a atteint 500 milliards de yuans. Ayant une résistance aux risques relativement faibles, ce secteur se retrouve dans une situation dramatique sans précédent.

Tandis que la Chine contrôlait de mieux en mieux l’épidémie, les restaurants à Beijing ont peu à peu rouvert leurs portes à partir du mois de mars. « En comparaison avec les restaurants installés dans les zones commerciales et les quartiers résidentiels, nos affaires reprennent assez lentement », raconte Cheng Cheng. Son établissement est situé dans le quartier commerçant et touristique du Parc zoologique de Beijing, mais étant donné que le tourisme transprovincial et transfrontalier n’a pas encore repris, ses affaires ne vont pas mieux.

De plus, ce quartier connaît actuellement des travaux de rénovation. Sans le COVID-19, les entreprises et le personnel auraient dû profiter de nouvelles installations pendant le premier semestre de cette année, ce qui pouvait potentiellement amener, aux yeux de Cheng Cheng, de nombreux clients, en plus des touristes. Mais voilà, le plan d’origine a été perturbé…

Malgré une perte de plus de 30 000 yuans par mois, il ne veut pas abandonner, surtout quand il pense à son investissement initial de plus de 500 000 yuans.

Soutien de l’État et initiatives personnelles

Le restaurateur a reçu une aide de l’État qui le soulage un peu. Le 21 avril, le premier ministre Li Keqiang a présidé une réunion exécutive du Conseil des affaires d’État, soulignant que les entreprises d’État devraient prendre l’initiative de réduire le fardeau que représentent les loyers des PME et des commerçants indépendants. Moins d’une semaine après, le restaurant de Cheng Cheng bénéficiait d’une réduction de loyer de trois mois : « Le loyer de mon restaurant est de 50 000 yuans par mois ; cette politique préférentielle est très importante pour moi ! », se réjouit-il.

Toutefois, Cheng Cheng compte sur ses propres forces pour s’en sortir. Développer un service de livraison de repas a été une première initiative pour se sortir de cette situation critique. Bien que les commandes de son restaurant ne soient pas encore nombreuses sur les plateformes de livraison de repas auxquelles il s’est inscrit, Cheng Cheng prend au sérieux chaque client. En plus de ces plateformes, il a créé un groupe sur WeChat, composé de plus de 200 membres, qui sont presque tous des habitants du coin et des employés. « Notre revenu s’élève à environ 1 000 yuans par jour, ce qui est largement insuffisant pour payer le loyer, l’alimentation en eau et en électricité, ainsi que les salaires des employés du restaurant », dit M. Cheng.

Des fermes de Zhangjiakou aux tables de Beijing

Cheng Cheng et un livreur vérifient les commandes.

Alors, notre homme ne s’est pas arrêté en si bon chemin. L’étape suivante a été de construire un pont entre les produits agricoles de sa région natale et les consommateurs pékinois par le biais d’un magasin en ligne. « J’ai pris contact avec beaucoup de coopératives agricoles dans ma ville natale de Zhangjiakou pour devenir leur intermédiaire », explique-t-il.

Alors que la vente de produits agricoles en tant qu’intermédiaire n’était au départ qu’une activité secondaire, elle devient progressivement son business principal.

En effet, en raison de l’épidémie, les produits agricoles ne trouvent pas beaucoup de clients à Zhangjiakou. Dès lors, les coopératives locales réagissent très positivement quand Cheng Cheng les contacte. « J’ai installé des caméras dans les lieux d’élevage à Zhangjiakou, de sorte que les gens se rendent compte que l’environnement autour de la ferme porcine est très bon. Certains porcs sont déjà précommandés par des clients de Beijing pour la prochaine fête du Printemps ! », se félicite M. Cheng. Ces derniers mois, il a ainsi réussi à amener à la table des Pékinois des marchandises de sa ville natale tels que le porc, le raisin, les pommes et les patates douces, par le biais des plateformes sociales, ce qui fait augmenter son revenu de 20 000 ou 30 000 yuans par mois.

Aujourd’hui, M. Cheng voit plus grand : « Si les produits agricoles et aquatiques sont transportés par TGV à l’avenir, il ne faudra plus que quatre heures pour les acheminer depuis ma ville natale et les livrer aux consommateurs pékinois. »

Tout en s’occupant de son petit restaurant, Cheng Cheng et ses employés s’impliquent donc de plus en plus dans l’exploitation du magasin en ligne. Le développement rapide de l’e-commerce et des services logistiques a apporté de nouvelles opportunités, dont les jeunes à l’esprit vif comme lui savent profiter. À ce sujet, le Rapport d’activité du gouvernement a clairement indiqué qu’il faut continuer à édicter des mesures de soutien, à promouvoir énergiquement l’« Internet + » et à développer de nouveaux atouts liés à l’économie numérique.