L'e-commerce,un moyen pour sortir de la pauvreté
2019-09-16MALImembredeladaction
MA LI, membre de la rédaction
E n Chine, l’éloignement géographique et les transports peu pratiques constituent une cause importante de la pauvreté pour beaucoup de régions. Les produits agricoles ont peu de canaux de vente dans les régions urbaines, tandis que les biens de consommation ont des difficultés pour pénétrer dans les régions rurales, l’écart de développement s’est donc creusé entre les campagnes et les villes.
Mais maintenant, l’essor de l’Internet et de l’e-commerce a réussi à réduire cet écart, au point d’être considéré comme un moyen efficace et une percée importante de la lutte contre la pauvreté. À ce stade, Fengdu n’est pas une exception.Ce district s’est engagé dans le développement de l'e-commerce afin d'en faire un nouveau moteur pour le redressement rural.
Actuellement, l’ensemble des 685 villages de Fengdu sont couverts par le service postal express et parmi eux 176 villages sont entrés dans l’ère de l’ecommerce.
Des citrouilles à succès
Le village de Tianshui avait une base économique assez faible. Avant d’être courtier en e-commerce,Zhang Yuan, âgé de 33 ans, avait travaillé à Beijing en changeant fréquemment de boulots : serveur, cuisinier et vendeur de téléphones. En plus, il a eu trois expériences d’échec entrepreneurial. Mais l’homme est un battant et il est maintenant devenu l’un des promoteurs du village de Tianshui dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.
En 2015, quelques années après son retour dans le village, Zhang Yuan a commencé à créer sa propre affaire. Deux ans plus tard, il a participé à une formation en e-commerce organisée par le district de Fengdu, puis il a créé un magasin en ligne sur la plate-forme de Taobao, avec l’aide du gouvernement du district.
Yang Mei, directrice adjointe du Comité des villageois de Daxi, dans le bourg de Huwei, et commissaire d'e-commerce
Zhang Yuan
Au début, il s’est engagé dans la vente des maïs glutineux. « J’étais plein d’ambition et j’avais cultivé 10 mu (un mu =1/15 ha) de terre. Pourtant, la vente de maïs ne durait que deux semaines, du fait que je récoltais les grains sans équipements de stockage à froid », raconte Zhang Yuan. À ce moment, il a dû faire face aux critiques de certains, mais son enthousiasme pour l’entreprenariat n’a pas faibli.
Après l’échec du maïs, Zhang Yuan a dirigé son attention sur la vente d’autres produits agricoles. Il achetait en gros les citrouilles locales, puis les vendait en ligne au prix de 16,9 yuans à l’unité.Personne n’aurait pu alors imaginer que sa boutique sur Taobao deviendrait si populaire.
Poussé par l’expérience réussie de l’année précédente, Zhang Yuan a acheté au printemps dernier des graines de citrouille et les a envoyées lui-même aux villageois, pour en encourager la culture.
« Maintenant, on compte 150 mu de terre pour la culture des citrouilles, et parmi les foyers qui ont signé le contrat avec moi il y a une vingtaine de ménages pauvres », présente M. Zhang.Pour le moment, les citrouilles poussent bien dans le village et la production pourra atteindre 100 tonnes.En se référant au marché de l’année dernière, la vente des citrouilles rapporterait un revenu de 200 000 yuans cette année, soit une augmentation de 2 000 yuans par foyer.
Afin de répondre aux besoins à long terme de la plate-forme d’e-commerce, Zhang Yuan a commencé à vendre dans son magasin en ligne beaucoup d’autres produits agricoles que les villageois cultivent traditionnellement, tels que la poire, la prune,la viande séchée et salée, le dolique séché, l’œuf et les vermicelles de patate douce.
« Depuis 2017, le district a développé 141 sites de services en e-commerce, explique Huang Hong, directeur adjoint du Comité du commerce du district de Fengdu. La majorité des responsables de ces sites sont des jeunes qualifiés et compétents. Par leurs efforts, des produits agricoles qui ne s’écoulaient pas avant se vendent aux quatre coins du pays maintenant, augmentant largement les revenus des familles pauvres. En 2018, l’e-commerce nous a rapporté plus de dix millions de yuans et a fait sortir de la pauvreté plus de 2 000 foyers dans le district. »
Les œufs précieux
Un œuf ordinaire qui se vend à 1,5 yuan, une boîte-cadeau avec six œufs à coquille verte qui se vend à 36 yuans. La simple vente des œufs pourrait faire gagner annuellement un million de yuans… Ces chiffres « exagérés » reflètent néanmoins véritablement les avantages appréciables que l’e-commerce a apportés au village de Daxi, dans le bourg de Huwei(district de Fengdu). À cet égard, Yang Mei, directrice adjointe du Comité des villageois de Daxi, a beaucoup contribué.
En 2014, Yang Mei est retournée dans son village de Daxi, après avoir travaillé à Guangzhou (chef-lieu du Guangdong) pendant plusieurs années. En 2016,elle a été largement élue directrice adjointe du Comité des villageois. « J’aime rechercher l’innovation et le changement. Pratiquer le conformisme, c’est se condamner à rester dans une situation sans issue »,déclare-t-elle.
Après son retour, la situation du village a beaucoup préoccupé Yang Mei : « Presque tous les jeunes travaillent dans d’autres régions, ainsi on ne compte que des personnes âgées et des enfants au village.Les produits agricoles n’avaient pas de débouché.L’économie arriérée du village n’avait guère changé depuis de très nombreuses années. »
Grâce à son cercle élargi de relations, développé à Guangzhou, les marchandises qu’elle met sur la plate-forme en ligne se vendent bien. « La question consiste à ce que toutes les transactions se limitent à mes amis, ce qui ne permet pas de développer la vente en gros. Sans elle, il n'y a pas de grands bénéfices possible », indique Yang Mei.
Plus tard, elle a commencé à élever des poules qui pondent des œufs à coquille verte, avec l’aide d’une entreprise alimentaire du district de Fengdu. De plus, à côté de cette activité, elle continue d’étudier.Elle est persuadée que le développement de l’e-commerce est la meilleure solution pour la vente des produits agricoles.
Une formation sur les techniques d'élevage organisée par Yang Mei
« Le gouvernement du bourg distribue les poussins aux villageois, mais le taux de survie est bas, du fait que les gens dans leur ensemble manquent de compétences techniques et d’expérience », raconte Yang Mei. Elle a participé à plusieurs reprises aux formations organisées par le district de Fengdu, en consultant des experts sur les techniques d’élevage.Grâce au soutien politique, elle a pris l’initiative de fonder une coopérative d’élevage professionnel de poules dans le village.
Pour le moment, on compte dans le village de Daxi à peu près 11 000 poules qui pondent des œufs à coquille verte. En plus de la vente en ligne, Yang Mei a beaucoup contribué à la signature des contrats à long terme avec des cantines d’entreprises et d’écoles. L’ensemble des 385 foyers du village réalisent désormais des bénéfices à la vente.
Un enfant d’âge scolaire, sa belle-mère malade toute l’année, les conditions économiques étaient assez difficiles chez Yang Fengwei. Le seul revenu de la famille provenait de son époux qui travaillait à l’extérieur. Après avoir eu connaissance de cette situation, Yang Mei l’a encouragée à participer à la coopérative, en l’aidant à obtenir 40 poussins. « Une fois déduites les dépenses du quotidien comme l’alimentation, la famille de Yang Fengwei peut gagner 8 400 yuans par an grâce à la vente d’œufs », dit Yang Mei. Elle ajoute que les œufs des foyers pauvres sont prioritaires pour la vente en ligne.
En plus des œufs, Yang Mei a réussi à faire en sorte que beaucoup d’autres produits agricoles du village deviennent des marchandises populaires sur la plateforme d’e-commerce, entre autres, le riz et le vin à base de fruits.