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Un témoin d’amitié

2018-09-19parLiXiaoyu

中国与非洲(法文版) 2018年9期

par Li Xiaoyu

Liang Xiaoping (troisième à partir de la droite partage son expertise su la culture du coton avec les agriculteurs.

La coopération agricole entre la Chine et l’Afrique ne cesse de s’accroître,à l’image de la première mission chinoise envoyée au Burkina Faso depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays

Alors que la cérémonie de levée des drapeaux chinois et burkinabé se déroule au petit matin au-dessus du Centre de riz à Ouagadougou,capitale du Burkina Faso, M. Liang Xiaoping se dit profondément ému.

« Je suis vraiment fier d’être témoin de l’amitié qui lie nos deux pays », aきrme-til, ajoutant toutefois que cette fierté s’accompagne d’une lourde responsabilité. Et pour cause : en tant que chef de la mission agricole chinoise au Burkina Faso, l’expert de 53 ans devra s’assurer que les activités de son équipe répondent aux attentes élevées de leurs partenaires burkinabés.

Un défidifficile à relever, même pour un « vieux routier » comme lui, avec une longue expérience de travail en Afrique dans le cadre des programmes de coopération agricole.

Une équipe de terrain

De fait, M. Liang a travaillé pendant six ans au Nigéria et en Ouganda. Il se souvient encore des années passées dans de petits villages reculés pour y mener des études de terrain. Selon lui, c’est grâce à cette expérience qu’il peut aujourd’hui s’adapter aisément aux conditions de travail parfois diきciles sur le continent. Mais les vrais dé fis ne proviennent pas des inconforts liés à la vie quotidienne, explique-t-il, mais du manque de familiarité avec le terrain. En effet, M. Liang fait maintenant partie de la première mission agricole chinoise envoyée au Burkina Faso depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, le 26 mai 2018. L’absence d’informations sur l’agriculture de ce pays d’Afrique de l’Ouest a compliqué les choses. De surcroît, il s’agit d’un programme d’urgence.L’équipe préparatoire est arrivée à Ouagadougou le 30 juin. Autrement dit, l’équipe n’a eu qu’un mois pour se préparer à partir pour ce pays lointain.

Sitôt arrivés sur place, les quatre membres de l’équipe n’ont pas tardé à prendre contact avec le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques du Burkina Faso. En menant des études de terrain, ils ont également cherché dans les brefs délais à avoir une idée exacte de la situation locale, avant de soumettre un plan détaillé de travail annuel au ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales pour approbation. Cela facilitera également l’arrivée ultérieure des autres membres de la mission.

En dépit des coups de chaleur et des piqures de moustiques, l’équipe a réussi à visiter tous les sites de démonstration au pays, parcourant plus de mille kilomètres en voiture. En compagnie de leurs partenaires locaux, les experts chinois se sont également rendus dans les champs, dans les communautés et chez les exploitants pour mener des enquêtes sur la production du riz, les systèmes d’irrigation agricole en usage, ainsi que l’actuel niveau de mécanisation agricole du Burkina Faso.

Être à l’écoute

L’équipe constate que la situation générale de l’agriculture locale n’est pas réjouissante. La production de céréales du pays arrive à peine à répondre à la demande intérieure. Bien que les riziculteurs utilisent consciemment les dépressions en faveur de la culture, la productivité en la matière est plutôt faible. En plus, le déséquilibre saisonnier des eaux pluviales ne permet pas l’irrigation soutenue et stable des champs. Tout cela conduit à une faible production de riz.

Ce constat correspond à la demande émise par le Burkina Faso, qui souhaite que sa coopération agricole avec la Chine commence par la riziculture, une activité prédominante dans l’agriculture locale.Concrètement, le pays aspire à une meilleure production de semences de riz et à leur amélioration génétique, à une gestion rizicole plus eきcace, et à la construction de petits barrages facilitant l’irrigation pluviale en saison sèche. Par ailleurs, il envisage également l’introduction de machines agricoles plus modernes, comme les repiqueuses, les batteuses et les moulins à riz.

Pour répondre à la demande de son homologue burkinabé, le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales s’est engagé à envoyer sept experts agricoles expérimentés, à l’image de M. Liang, spécialisés respectivement en riziculture, aménagements hydro-agricoles et machinerie agricole, ainsi que deux traducteurs. Ils seront répartis dans trois sites de démonstration, à savoir l’agropôle de Bagré, dans la région Centre-Est du Burkina Faso, le village de Nariou, situé à plus de 120 km de la capitale, et un troisième à Bobo-Dioulasso,dans la région Hauts-Bassins.

Spécialisé en aménagements hydroagricoles, M. Liang travaillera dans le village de Nariou. Sa tâche consiste principalement à construire un barrage-réservoir et à introduire des techniques d’irrigation avec faible consommation d’eau. En dépit des dé fis auxquels il est confronté, il reste optimiste à l’égard des perspectives d’avenir.

Une coopération accrue

La mission dépêchée au Burkina Faso n’est que l’une des nombreuses missions envoyées par le gouvernement chinois en Afrique. De fait, la coopération agricole entre la Chine et l’Afrique ne date pas d’hier. Dès 1956, la première mission chinoise pliait déjà bagages pour le continent africain. Depuis,l’ampleur et l’intensité de leur collaboration n’ont jamais cessé de croître. Suite à la création du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) en 2000, elle a même connu un bond en avant.

Selon les statistiques publiées par le site oきciel du ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales, de 2012 à 2017, la Chine a fait don de 80 millions de dollars à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en faveur des programmes de coopération agricole Sud-Sud. Ceux-ci ont béné ficié à environ un million d’agriculteurs répartis dans 28 pays du monde. L’envoi de plus de 3 millions de tonnes de céréales par le gouvernement chinois a contribué à sauver 100 millions de personnes de la faim dans les pays en voie de développement.

Dès 1956, la première mission chinoise pliait déjà bagages pour le continent africain.Depuis, l’ampleur et l’intensité de leur collaboration n’ont jamais cessé de croître. Suite à la création du Forum sur la Coopération sino-africaine(FCSA) en 2000, elle a même connu un bond en avant.

Jusqu’à la fin de 2017, 27 centres de démonstration pour la promotion des technologies agricoles ont été mis en place sur le continent africain. 567 experts agricoles et 332 enseignants pour la formation technique et professionnelle à l’agriculture ont été envoyés dans 35 pays africains. Près de 50 000 professionnels agricoles ont ainsi été formés.

Les technologies introduites par les agronomes chinois ont fait également des adeptes parmi les instances gouvernementales. Déo-Guide Rurema, ministre burundais de l’Agriculture et de l’Élevage,fait l’éloge du projet de démonstration rizicole de la mission chinoise. « Cette réalisation entrera dans l’histoire du Burundi et nous incitera davantage à nous inspirer de la technologie chinoise pour développer la riziculture burundaise », se réjouit-il.De son côté, le Premier ministre de Sao Tomé-et-Principe, Patrice Emery Trovoada,a rendu hommage au travail des experts chinois, qui selon lui a libéré le potentiel du secteur agricole et d’élevage du pays en augmentant l’approvisionnement en céréales, légumes et viande. CA