Les grands esprits se rencontrent

Le Sommet de Beijing du FCSA à travers les yeux des ambassadeurs africains en Chine

Avec la tenue du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) début septembre, l’année 2018 revêt une importance hors du commun pour les relations sino-africaines. Chaque fois que le FCSA tient sa conférence ministérielle ou son sommet, des mesures concrètes y sont discutées entre la Chine et les pays africains pour renforcer leur coopération bilatérale dans divers domaines. Lors du Sommet de Johannesburg du FCSA tenu en décembre 2015, le Président chinois Xi Jinping a mis en avant dix grands projets de coopération sino-africaine, qui concernent notamment l’industrialisation, la modernisation agricole, les infrastructures et les services financiers.Pour assurer la mise en œuvre réelle de ces projets, le Président Xi a également annoncé que la Chine offrira un soutien financier de 60 milliards de dollars. CHINAFRIQUE a demandé aux ambassadeurs de certains pays africains en Chine de présenter leurs points de vue et leurs attentes à l’égard du Sommet de Beijing du FCSA.

Dolana Msimang

Ambassadrice d’Afrique du Sud en ChineL’Afrique du Sud a accueilli le Sommet de Johannesburg du FCSA en décembre 2015, sous le thème « Ouvrons une nouvelle ère de la coopération gagnantgagnant et du développement commun entre la Chine et l’Afrique ». Le sommet a consolidé le partenariat entre l’Afrique et la Chine, par le biais de la coopération Sud-Sud, avec une attention particulière à l’industrialisation et à l’intégration régionale des économies en Afrique. Ce fut le premier sommet du genre sur le sol africain et il a conduit à des percées majeures que nous accélérons par le biais d’entreprises commerciales.

Lors du Sommet de Johannesburg, le Président chinois Xi Jinping a fait des promesses concrètes à l’Afrique. Le fonds de 60 milliards de dollars nous permettra d’éliminer tous les obstacles qui empêchent l’Afrique de se développer au rythme auquel elle est censée se développer. La présence de la Chine marque le pas en Afrique, notamment dans les domaines du développement des infrastructures, de l’agriculture, de la modernisation agricole en particulier et de l’industrie manufacturière. Et presque partout en Afrique, son rôle a été ressenti de manière très positive. Certains pays africains ont vu des routes être construites, tandis que d’autres ont vu leurs aéroports ou édi fices du Parlement être remis en état. Tout cela constitue une contribution non négligeable de la Chine. L’Afrique du Sud continuera de stimuler activement les efforts d’intégration régionale de l’Afrique, notamment en développant des liaisons ferroviaires et routières continentales Nord-Sud, en élargissant les ports et en améliorant les capacités énergétiques. Cela est en phase avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine(UA), qui est au cœur de la politique étrangère de l’Afrique du Sud.

L’effort d’industrialisation sur le continent africain dépend de la capacité des différents pays à attirer des investissements étrangers directs. La Chine est stratégiquement positionnée pour coopérer avec l’Afrique pour réaliser ses rêves à cet égard. Le partenariat avec la Chine donnera des résultats plus réels si les investissements créent de l’emploi local d’une manière qui est socialement et écologiquement durable.

Yusuf Hassan Ibrahim

Ambassadeur de Somalie en Chine

Le FCSA a toujours été un forum fructueux rassemblant l’Afrique et la Chine, travaillant et faisant tout son possible pour servir les peuples des deux côtés. Comme le Forum se tiendra à Beijing cette année,c’est une bonne occasion pour les dirigeants chinois et africains de se réunir et de poursuivre les progrès accomplis ces dernières années.

Les projets de coopération ambitieux issus du Sommet de Johannesburg du FCSA en décembre 2015, qui ont été mis en œuvre au cours des trois dernières années, serviront d’exemple aux progrès que le Forum réalisera après le prochain Sommet de Beijing.

Paul Chikawa

Ambassadeur du Zimbabwe en Chine

J’attends beaucoup du FCSA, car c’est une plateforme majeure de coopération sino-africaine dans divers domaines, notamment sur le plan économique. En décembre 2015, lors du Sommet de Johannesburg du FCSA tenu en Afrique du Sud, le Président chinois Xi Jinping a annoncé dix grands projets de coopération entre la Chine et l’Afrique, et les a dotés d’un budget de 60 milliards de dollars.

Je suis très optimiste à l’égard des acquis du sommet de cette année. Plus précisément, j’espère que le Zimbabwe pourra approfondir sa coopération avec la Chine dans des domaines comme l’agriculture, le secteur minier, le tourisme,les échanges humains et culturels, les échanges médiatiques, la santé et la sécurité.

La présence de la Chine marque le pas en Afrique,notamment dans les domaines du développement des infrastructures, de l’agriculture,de la modernisation agricole en particulier et de l’industrie manufacturière. Et presque partout en Afrique, son rôle a été ressenti de manière très positive.

[Le FCSA] a renforcé la coopération bilatérale en matière d’investissement et les relations commerciales. À preuve, la Chine était le principal investisseur direct étranger du Zimbabwe lors de la création du FCSA en 2000. Le pays a investi environ 600 millions de dollars cette année-là, et a été son premier partenaire d’investissement pendant de nombreuses années suivantes. La Chine est devenue le deuxième partenaire commercial du Zimbabwe et on doit tout cela au FCSA, qui a donné la plateforme et le cadre nécessaires pour promouvoir les relations commerciales et d’investissement. Donc, c’est un type de partenariat positif pour nous.

Ahcène Boukhelfa

Depuis la création du Forum,les relations entre la Chine et l’Afrique se sont renforcées dans tous les domaines et développées d’une manière tout à fait remarquable.

Ambassadeur d’Algérie en Chine

L’Algérie est pays membre du FCSA depuis sa création en 2000. Nous avons pris une part active à toutes les conférences, où nous avons proposé des idées et des suggestions visant à faire progresser la coopération entre la Chine et l’Afrique. Et je dois souligner que depuis la création du Forum, les relations entre la Chine et l’Afrique se sont renforcées dans tous les domaines et développées d’une manière tout à fait remarquable. À l’évidence, nous continuerons à travailler dans le cadre du Forum avec les Africains et les Chinois pour approfondir nos relations bilatérales, et développer des projets de coopération en Afrique avec les soutiens technique, financier et technologique de la Chine en cas de besoin.

La Chine béné ficie également de cette coopération. C’est pourquoi nous parlons de relations « gagnant-gagnant » qui pro fitent tant aux pays africains qu’à nos amis chinois. L’Algérie continuera à travailler dans ce cadre pour le développement de l’Afrique. Nous sommes un pays profondément attaché à l’unité africaine et son développement, et au développement de l’Algérie pour la prospérité et le bien-être de son peuple. Beaucoup d’accomplissements ont déjà été réalisés grâce à notre coopération avec la Chine,mais il nous reste encore un long chemin à parcourir.

Mamadou Ndiaye

Ambassadeur du Sénégal en Chine

Cette année va marquer le 18eanniversaire du FCSA. Dix-huit ans, c’est l’âge de la maturité. Le Forum a renforcé les relations entre la Chine et l’Afrique à tous les niveaux. Mais à présent il faut passer à un autre palier. L’Afrique est en train de mettre en œuvre son programme de développement dit Agenda 2063, et nous avons besoin du soutien de la Chine en particulier en ce qui concerne les projets intégrateurs dans les domaines de la connectivité, de l’énergie, des routes,des télécommunications, des chemins de fer et même aérien. Cela va promouvoir le commerce intra-africain. CA