APP下载

Dépasser les attentes

2018-08-10parZhouXiaoyan

中国与非洲(法文版) 2018年8期

par Zhou Xiaoyan

Une consommation vigoureuse permet à la Chine d’être confiante sur ses objectifs de croissance annuelle, malgré les incertitudes liées aux différends commerciaux

Des clients font la file dans un magasin hors taxes sur l’île de Hainan.

Alors que le différend commercial grandissant entre la Chine et les États-Unis jette une ombre sur les deux plus grandes économies du monde et sur l’économie mondiale dans son ensemble, les chiffres très attendus de l’économie chinoise pour le premier semestre semblent confirmer la résilience et la durabilité économique de la Chine,dans un contexte d’instabilité mondiale croissante.

L’économie chinoise a enregistré une croissance de 6,8 % en glissement annuel au cours du premier semestre 2018, dépassant les attentes du marché. Le taux était de 6,7 % au deuxième semestre, soit 0,1 point de pourcentage de moins qu’au trimestre précédent. Le taux de croissance a par ailleurs atteint entre 6,7 % et 6,9 %pendant douze trimestres consécutifs, selon les données publiées le 16 juillet par le Bureau national des statistiques (BNS).

Selon son porte-parole, Mao Shengyong,ces données montrent que la croissance économique du pays reste stable, avec une bonne dynamique : « les facteurs positifs soutenant une croissance de haute qualité s’accumulent, posant de solides fondations pour atteindre les objectifs de croissance pour l’année entière », a-t-il déclaré. La Chine a fixé son objectif de croissance annuelle du PIB aux alentours de 6,5 % en 2018.

À l’avenir, l’économie chinoise devrait poursuivre la tendance consistant à rechercher le progrès dans la stabilité, explique Xu Hongcai, l’économiste en chef adjoint du Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux, à CHINAFRIQUE.

« Le taux de croissance devrait vraisemblablement atteindre 6,7 % pour 2018, 6,6 %pour 2019 et 6,5 % pour 2020 », affirme-t-il,ajoutant qu’à ce taux, l’objectif de la Chine de doubler son économie et les revenus de ses habitants entre 2010 et 2020 serait accompli.

Après près de dix ans d’ajustement,l’économie mondiale commence en fin à remonter, entrant dans une phase de reprise et de croissance robuste.

CHEN WENLING,économiste en chef du Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux

Tirée par la consommation

D’après Mao Shengyong, au cours des six premiers mois de 2018, l’optimisation de la structure économique s’est reflétée dans le renforcement du secteur des services,l’accélération de la modernisation industrielle, les progrès dans l’innovation et le développement vert, et plus encore dans une consommation robuste.

Le marché de l’emploi était généralement stable, avec un taux de chômage urbain se maintenant à 4,8 % au cours des mois de mai et juin, son plus bas niveau depuis 2016. Au cours des cinq premiers mois de l’année, quelque 6,13 millions d’emplois urbains ont été créés, et rendant atteignable l’objectif de cette année de créer 13 millions d’emplois.

Au cours de ces dernières années, la mise à niveau de la consommation chinoise s’est accélérée. La croissance dans le secteur des ventes au détail des biens de consommation a surpassé celle des investissements en actifs immobilisés pendant 26 mois consécutifs.

D’après le BNS, la consommation intérieure a été le pilier de la croissance, sa contribution à la croissance du PIB atteignant jusqu’à 78,5 % au cours du premier trimestre 2018, soit une hausse de 14,2 points de pourcentage par rapport à l’année précédente.

Au cours de cette période, la vente au détail des biens de consommation a augmenté de 9,4 %, avec des ventes au détail en ligne enregistrant une croissance de plus de 30 %.

« À en juger par les principaux indicateurs économiques, la demande intérieure est devenue une force décisive pour la croissance en Chine », souligne Mao Shengyong.

L’économie chinoise a surtout atteint une étape, dans laquelle la mise à niveau de la consommation ne peut qu’accélérer et non ralentir.

Incertitudes commerciales

Au cours de ces dernières semaines, le différend commercial de la Chine avec les États-Unis a soulevé des incertitudes quant aux perspectives économiques du pays,agitant ses marchés financiers.

Le 6 juin, les États-Unis ont commencé à imposer des droits de douane supplémentaires de 25 % sur des marchandises d’une valeur de 34 milliards de dollars importés depuis la Chine, déclenchant ainsi le plus grand différend commercial de l’histoire de l’économie. La Chine a été contrainte de riposter, imposant les mêmes droits de douane sur une quantité égale de produits américains importés. D’après les Perspectives économiques mondiales publiées le 16 juillet par le FMI, un taux de croissance mondiale de tout juste 3,9 % est prévu pour cette année et l’année prochaine. « Cependant, le risque que les tensions commerciales actuelles continuent de se renforcer,avec des effets négatifs sur la confiance, les prix des actifs et l’investissement, constitue la plus grande menace à court terme pour la croissance mondiale », indique le FMI dans un communiqué.

« Après près de dix ans d’ajustement,l’économie mondiale commence en fin à remonter, entrant dans une phase de reprise et de croissance robuste, explique Chen Wenling, l’économiste en chef du Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux. Cependant, les tensions commerciales croissantes pourraient entraver la reprise, les actions unilatérales américaines détruisant les règles de commerce international, les chaînes de valeur et industrielles mondiales, les systèmes de gouvernance mondiale, ainsi que les relations sino-américaines. »

En réponse à la question d’un possible ralentissement engendré par les différends commerciaux sino-américains, le porteparole de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), Yan Pengcheng, a affirmé que l’économie chinoise était suffisamment résiliente pour faire face au choc de l’incertitude dans l’économie mondiale : « tout d’abord, la croissance économique de la Chine est passée d’une dépendance excessive aux investissements et aux exportations pour compter [désormais] principalement sur la consommation et les services. Dans le même temps, la Chine a suffisamment de marge en matière de changement de politiques, pour faire face aux répercussions de ces évènements dans l’économie mondiale : le déficit budgétaire et le ratio de la dette publique sont relativement faibles, le taux d’adéquation des fonds propres des banques commerciales est relativement élevé et le ratio d’endettement des entreprises diminue. La Chine a également une riche expérience dans la gestion de situations complexes », a-t-il indiqué le 17 juillet,lors d’une conférence de presse.

Le gouvernement chinois a réitéré à de nombreuses occasions, que la Chine ne poursuivait pas délibérément un excédent commercial. Il a par ailleurs publié une série de mesures pour augmenter les importations, dans un effort visant à promouvoir un commerce plus équilibré, à satisfaire les demandes de la population en matière de consommation. À la suite des efforts de la Chine pour approfondir la réforme et l’ouverture, diminuer les formalités administratives et mettre en œuvre une liste négative nationale pour l’accès au marché des investissements étrangers, un nombre croissant d’entreprises étrangères ont décidé de renforcer leur présence sur le marché chinois, du fait des améliorations de l’environnement des affaires.

Le 10 juillet, Tesla a signé un accord avec le gouvernement municipal de Shanghai pour sa première usine à l’étranger. Celleci devrait avoir une capacité de production annuelle de 500 000 véhicules électriques et être le plus grand projet de production manufacturière à capitaux étrangers dans l’histoire de la ville. CA