Fête et nostalgie,un cocktail de circonstance
2018-03-29
C’est au moment des fêtes que la distance sefait le plus sentir pour les personnes qui sont loin de chez el les, et que la notion de « famille » prend tout son sens.CHINAFRIQUE a invité des gens ordinaires à par ler de cette nostalgie qui, si el le dissone avec cette période de réjouissances, en fait aussi intégra lement partie. Car malgré les différences culturel les, il s’agit-là d’un sentiment universel.
Ratsizakaina Isaia Herimialy
Étudiante à l’Université de Langue et de Culture de Beijing
« Reviens, ô ! Reviens, mon cher enfant qui est parti au bout du monde. » les paro les de cette chanson chinoise sont gravées dans mon cœur et dans mon esprit en cette période de fête, car je suis loin de chez moi.
Je viens d’un beau pays de l’hémisphère sud, une î le appelée Madagascar,et je suis en Chine depuis 4 ans. Cette année, encore une fois, je n’ai pas passé NoëLavec ma famil le. C’est toujours une épreuve diffici le, car Noël est une fête sacrée et extrêmement importante pour nous. C’est un moment de réunion,de partage, de joie et de tendresse. Tout le monde se retrouve et attend l’instant magique du repas de Noël préparé avec amour par les femmes de la famil le, avant d’échanger les cadeaux et de terminer la soirée en musique. À Madagascar, Noël se fête dans la cha leur et l’humidité du climat tropical. En Chine, le froid mordant de l’hiver accentue souvent la nostalgie. Ma famille me manque, et ce n’est pas la première fois. C’est alors que la chanson de Han Hong me revient en tête…
Heureusement, je ne suis pas seu le ici.Je suis entourée de personnes aimantes et cha leureuses, qui sont un peu ma deuxième famil le. Chaque année, une quarantaine d’élèves et ressortissants malgaches se retrouvent à l’ambassade pour fêter Noël. Des volontaires décorent les locaux et préparent le repas. le soir venu,tout le monde se met sur son trente-et-un,et la fête peut commencer.
En tant qu’aîné et parent of ficiel des étudiants malgaches de Beijing, le discours de l’ambassadeur ravive le sentiment d’appartenance à cette grande famille d’outre-mer. Après le repas, la musique et la danse représentent l’autre moment fondamental. On ne se sent plus isolé dans un pays étranger, mais comme une famille malgache qui fête un Noël typique. Nous faisons de notre mieux pour que chacun se sente chez soi et que l’amour soit présent tout au long de la fête. Car tel est l’esprit de Noël.
Cyril Boat
Étudiant ghanéen en doctorat, Chine
Il faut l’admettre, nous avons tous le mal du pays à moment ou l’autre. Et pour ceux d’entre nous qui vivent dans des contrées lointaines, la Fête du Printemps va simplement apporter avec el le un peu de froid et un mal du pays diffici le à supporter. C’est ce qui se produit lorsque l’on n’est pas préparé. Bien sûr, la maison peut vous manquer n’importe quand dans l’année,mais c’est un sentiment beaucoup plus intense pendant la fête parce que la plupart de nos amis, chinois et étrangers, rentrent chez eux. Et pendant deux semaines,Beijing devient une ville fantôme.
le mal du pays n’est pas un phénomène nouveau. Il est très bien documenté dans des textes anciens comme la Bib le ou l’Odyssée d’Homère.Et, croyez- le ou non, cela été considéré comme une véritab le maladie par le passé. Alors comment éviter la déprime pendant la Fête du Printemps ? Faites quelque chose de fun ! Ma première année à Beijing, j’ai fait une randonnée dans les montagnes à l’est de la ville. C’était tel lement amusant, mais aussi tel lement épuisant, que j’ai eu des courbatures pendant le reste des vacances. Ma seconde année, j’ai pro fité de ces congés pour réaliser des choses en suspens sur ma « to do list », comme me gaver de séries télé ! Cette année,j’ai prévu de rendre visite à un ami et de vivre le NouveLan au sein d’une famille chinoise. le but étant de toujours prévoir quelque chose en avance, pour que vous ne soyez pas désœuvré durant cette période. Car c’est à ce moment-là qu’on ressent le manque. Dans tous les cas,bonne chance et joyeux NouveLan chinois à tous !
Yan Shanghai
Docteur de la mission médica le chinoise au Sénégal
J’ai célébré la Fête du Printemps au Sénégal l’année dernière. C’était le premier NouveLan que je passais loin de chez moi. On est souvent p lein d’émotions diverses à l’occasion des fêtes.Un poème chinois dit ceci :« C’est au jour de la fête que les miens me manquent le plus. » Malgré la distance avec la famil le,mes collègues et moi avons décidé de passer la Fête du Printemps comme à la maison. Car ici, nos collègues deviennent la famil le.
Préparer des raviolis est une activité incontournab le. Il s’agit de quelque de simple mais qui nous a procuré beaucoup de joie, car nous avons beaucoup ri et beaucoup…innové ! Et je dois dire que ce sont les meil leurs raviolis que j’aie mangés (rires) !
Nous avons aussi organisé un gala spontané. Chaque personne, qu’el le ait du ta lent ou non, a pris part au spectac le.L’important étant de s’amuser. À cet instant, nous avons senti que nous faisions partie d’une même famille. Bien sûr,nous avons tous contacté nos proches en Chine en vidéo,et ils étaient contents de voir que nous passions un bon moment. C’est vraiment une expérience précieuse d’un nouveLan dans ma vie.
Tirera Sourakhata
Fondateur de Yiwu Crestone Trading Co. Ltd, Chine
La nostalgie est un témoignage du fait que nous avons grandi. Peutêtre qu’au creux de la nuit, la ville nata le et les vieux amis peuvent nous manquer, c’est vrai.
Je suis Sénégalais et j’ai fondé mon entreprise à Yiwu, en Chine, il y a plusieurs années. Yiwu est ma deuxième ville,ma ville de cœur, cel le où j’ai rencontré de très bons amis. C’est ici que j’ai connu ceux que je considère comme mes parents chinois, qui m’ont accueilli comme leur proprefils. Alors l’éloignement est forcément moins dur.
Là d’où l’on vient est inscrit au plus profond de la mémoire. Et la nostalgie est une tasse de thé,toujours amère, mais aussi un peu sucré, et dont la marque ne s’évanouit jamais. CA