Prévenir une crise de l’eau
2018-02-06
a sécurité del’eau en Afrique n’a jamais été aussi fortement mise en évidence que le compte à rebours au Jour Zéro au Cap, en Afrique du Sud, où en raison d’une sécheresse sans précédent, la ville entière,d’environ 4 millions de résidents, pourrait être dépourvue d’eau en juillet. Les restrictions d’eau pour tous les résidents sont déjà en place et le Jour Zéro sera activé le 9 juillet (au moment de la rédaction). Si cette catastrophe se produit, il ferait gagner à la célèbre ville touristique, qui est fréquemment élue plus belle destination du monde, un autre titre plus douteux–la première grande ville dans le monde à être à court d’eau.
Cette année, la Journée mondiale de l’eau,qui est célébrée le 22 mars chaque année, met en lumière « la nature pour l’eau », explorant des solutions fondées sur la nature aux dé fi s de l’eau du XXIesiècle.
La Journée mondiale de l’eau est conçue pour inspirer les gens du monde entier à en apprendre davantage sur les questions liées à l’eau et à agir, en particulier dans les pays en développement. Des solutions à la sécheresse,aux inondations et à la pollution de l’eau peuvent être trouvées dans la nature et ces solutions doivent être employées rapidement, surtout lorsque l’on considère que trois emplois sur quatre dans le monde sont tributaires de l’eau.En fait, les pénuries d’eau et le manque d’accès peuvent limiter la croissance économique dans les années à venir, selon le rapport de l’ONU sur le développement de l’eau dans le monde 2016 : l’eau et l’emploi.
L’Afrique ne manque pas non plus d’initiatives,qui, bien qu’elles ne s’adaptent pas toujours strictement à la nature, n’en sont pas moins des solutions d’avenir. Un exemple est la coopération entre la Namibie et le Botswana pour partager l’eau de l’océan Atlantique qui est ensuite dessalée et pompée à l’intérieur des terres par un pipeline. Ceci a été réaffirmé le mois dernier par le Président du Botswana, Seretse Khama Ian Khama. Au Ghana, entretemps, le gouvernement chinois, dans le cadre d’une subvention de concession, a signé un contrat pour la construction de 1 000 forages dans six régions du pays sur une période de trois ans.
Dans son analyse de l’impact économique de l’accès à l’eau, un rapport de l’UNESCO cite de nombreuses études qui montrent une corrélation positive entre les investissements dans le secteur de l’eau et la croissance économique.
Concrètement, la solution pour assurer une sécurité de l’eau durable n’est pas si compliquée. Elle n’exige pas non plus de gros volumes de fi nancement. Les projets d’eau de base qui comprennent des puits, des barrages et des systèmes qui peuvent utiliser le captage des pluies, sont tous possibles à un coût relativement faible, et ceux-ci doivent être mis en œuvre dans les zones rurales au plus tôt. Les retombées positives évidentes d’avoir accès à l’eau directement au robinet signi fi e que les résidents ruraux peuvent passer plus de temps sur leur production. Au cours de la Journée mondiale de l’eau de cette année, il est important de prendre connaissance du rôle plus large de la nature. Malgré l’ONU reconnaissant l’eau comme un droit fondamental de l’Homme en 2010, il y a encore un fossé grandissant entre ce qui est nécessaire et ce qui est concrètement.Cet écart dans l’utilisation durable doit être le fer de lance de la nécessité urgente de protéger et de préserver les ressources en eau et de rendre le sang de vie de la planète accessible à tous. Sans ce genre d’engagement mondial, tous les autres efforts pour atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU et tout autre objectif à long terme seront vains.