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Rentrée scolaire pour les réfugiés au Cameroun

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中国与非洲(法文版) 2017年5期

Les enfants réfugiés nigérians retrouvent le chemin de l’école à Minawao par François Essomba

Reportages d’Afrique

Rentrée scolaire pour les réfugiés au Cameroun

Les enfants réfugiés nigérians retrouvent le chemin de l’école à Minawao par François Essomba

SlTUÉ à l’ouest de Maroua, le chef-lieu de la

province de l’Extrême-Nord du Cameroun, Minawao est devenu un camp abritant quelque 51 000 réfugiés nigérians. L’aide a permis à 1 711 enfants de retrouver le chemin de l’école, dans un environnement où l’organisation Boko Haram commet de nombreux actes terroristes. Un terrorisme qui a déjà fait des milliers de victimes et de nombreux réfugiés déplacés venus du Nigéria, et même de l’intérieur du Cameroun. Rappelons que c’est au Nigéria que l’organisation islamiste Boko Haram a émergé, avec pour objectif l’installation d’un État islamiste au nord du Nigéria. Au fil du temps, ce groupe terroriste a déployé ses tentacules vers les pays voisins, notamment au Cameroun, au Tchad et au Niger. De ce fait, Boko Haram est devenu l’ennemi commun des pays de la bande sahélienne. Depuis octobre 2016, on dénombre plus de 180 000 personnes déplacées internes dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Jusqu’à ce jour, il y a toujours de nouveaux déplacements et des entrées qui continuent d’être enregistrés. Ces mouvements de population posent un sérieux problème d’accès aux ressources et aux produits de première nécessité. Depuis l’implication du Cameroun dans la guerre contre les islamistes de Boko Haram, la province de l’Extrême-Nord du Cameroun est confrontée à plusieurs difficultés qu’il faudra urgemment surmonter. Parmi celles-ci figure en premier lieu la crise alimentaire, nutritionnelle, sanitaire et scolaire.

Les conditions améliorées

Sur ce dernier aspect, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a pu identifier les besoins. Ainsi, Minawao, à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, a pu bénéficier de la construction de 81 salles de classes. C’est cependant insuffisant du fait de l’arrivée massive des enfants nigérians qui fuient la violence de Boko Haram. Selon l’UNHCR, il faudrait construire 150 salles de classe supplémentaires et recruter au moins 150 nouveaux enseignants. Comme les effectifs pléthoriques ne cessent de gonfler, les observateurs s’inquiètent. Ainsi, on note dans les écoles du camp de Minawao que le nombre d’élèves par classe est au-dessus des normes nationales camerounaises, soit 60 élèves par classe. Cependant, avec seulement 81 salles de classe dont 41 en matériaux durs et 34 en matériaux provisoires qui peuvent accueillir 17 955 élèves, la différence dans le ratio élèves-enseignants est énorme. C’est le constat fait le 15 septembre 2016 dernier au cours de la rentrée scolaire 2016-2017 au Cameroun.

Au regard de toutes ces difficultés qui entravent considérablement l’apprentissage des élèves, l’organisation onusienne a effectué quelques réalisations en 2016 avec l’appui technique de la délégation régionale de l’Éducation de base de l’Extrême-Nord du Cameroun. Aussi, dans ce projet pilote, 10 salles de classe dans les écoles maternelles, 30 dans les écoles primaires et 10 dans l’enseignement secondaire ont été ouvertes, a confié àCHINAFRIQUEun des responsables de l’UNHCR en service dans la localité concernée. De plus, on note la construction et l’apport de fournitures pour six bibliothèques, le recrutement d’enseignants et d’une consultante pour coordonner et superviser la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles publiques du camp. Enfin, 34 anciennes salles de classe construites en matériaux provisoires vont être réhabilitées en dur.

Malgré ces efforts visant à améliorer les conditions d’accueil des élèves, on constate que beaucoup reste encore à faire car les enseignants peuvent avoir entre 150 à 200 élèves à leur charge. Malgré le système de mi-temps qui a été instauré, la situation semble de plus en plus difficile à gérer par les enseignants. Et en attendant que ces réalisations soient effectives, les instituteurs du camp de Minawao continuent de sebattre pour assurer la scolarisation de ces élèvesLa solidarité des organisations confessionnelles

La cruauté extrême de Boko Haram a contraint 58 202 Camerounais à quitter les villages frontaliers. Ainsi, la plupart de ces réfugiés camerounais ont été accueillis dans les communautés villageoises et chrétiennes, qui souvent ne sont guère plus riches que ceux qu’ils ont décidé d’héberger. Notons qu’une aide multiple est apportée par la Caritas diocésaine, une association des œuvres caritatives catholique, qui apporte une assistance sanitaire à Zheleved, un des premiers villages dévastés, et plusieurs autres types d’aide comme l’aide alimentaire avec 1 413 sacs de mil distribués, sans compter le riz, le sel, l’huile, etc. L’assistance scolaire aussi : 173 écoles ont fermé le long de la ligne de front au Cameroun et l’aide a permis à 1 711 enfants de retrouver le chemin de l’école. Enfin, on a aidé les habitants dont la carte nationale d’identité avait disparu dans leur maison incendiée par Boko Haram à refaire leurs papiers. Au Cameroun, les documents officiels pour l’identification sont très importants.

L’aide spirituelle et psychologique est aussi très nécessaire. Cependant, seuls les catholiques se réunissent le dimanche au camp (7 000 personnes) et ils sont aidés par un prêtre nigérian. Tout cela se fait grâce à une répartition des dons bien structurée, au niveau paroissial et diocésain (la Caritas), dont tous les membres sont bénévoles.

Les enfants réfugiés nigérians retrouvent le chemin de l’école à Minawao.

Des défis à relever

En dépit des contributions multiples observées dans les camps de réfugiés et des déplacés, force est de constater que de nombreux « défis » restent à relever dans les secteurs tels que la sécurité alimentaire, le regroupement des errants, l’accès à l’eau et à l’école. De ce fait, il est nécessaire de créer des activités génératrices de revenus pour que les gens ne soient plus des assistés.

Cependant, l’UNHCR continue de travailler avec l’UNICEF et le ministère de l’Éducation de base du Cameroun pour préparer et fournir les statistiques nécessaires à la mise en œuvre des activités de formation pour enseignants, la mise et la remise à niveau ainsi que la réinsertion sur le plan scolaire des enfants réfugiés du camp de Minawao. Sous financement de l’UNlCEF, le ministère de l’Éducation de base du Cameroun se propose de planifier pour les enfants un curriculum accéléré préparatoire à l’entrée au cycle primaire (CAPEP). ll concerne les enfants âgés de 5 ans et qui n’ont pas eu l’opportunité ou la chance de recevoir une instruction préscolaire et sa durée est de huit semaines. Au total 1 813 enfants sont ciblés par cette formation. CA

(Reportage de Minawao vers Maroua à l’Extrême Nord Cameroun.)