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Un double rêve

2017-05-12UnChinoispromeutleporcdeChongqingenAfriqueduSudparLiXiaoyu

中国与非洲(法文版) 2017年4期

Un Chinois promeut le porc de Chongqing en Afrique du Sud par Li Xiaoyu

Un double rêve

Un Chinois promeut le porc de Chongqing en Afrique du Sud par Li Xiaoyu

Le porc chinois sera bientôt dans les assiettes sud–africaines.

FlN février, la Chine et l’Afrique du Sud ont signéun protocole sur l’exportation de bœuf surgelé sudafricain à destination de la Chine et un mémorandum de compréhension concernant la coopération bilatérale dans l’inspection et la quarantaine en matière animale. Il est stipulé que l’Afrique du Sud exportera quelque 20 000 tonnes de bœuf par an vers la Chine au cours des dix prochaines années, devenant ainsi le premier pays africain à exporter du bœuf en Chine. Cette nouvelle a suscité une immense émotion chez Xiao Jun. Pour ce jeune Chinois résidant en Afrique du Sud, c’est un « moment historique » qu’il appelait de ses vœux depuis des années.

Faire carrière avec honnêteté

Né en 1986 à Chongqing, la plus grande municipalité du sud-ouest de la Chine, M. Xiao vient de franchir le cap de la trentaine. Alors que la plupart des jeunes de son âge entraient à peine dans le monde du travail, il a créé en 2011 en Afrique du Sud la société Four Oceans Import and Export, spécialisée dans les produits surgelés. Elle compte déjà une centaine d’employés et jouit localement d’une excellente réputation.

Il est arrivé en 2010 dans ce pays. « Au début, je n’avais pas de partenaires commerciaux. J’ai dû chercher les coordonnées des abattoirs sur les pages jaunes et faire du porte-à-porte dans l’espoir de trouver des sources d’approvisionnement fiables en produits à base de viande », se souvient M. Xiao. Surmontant les difficultés, il est parvenu à trouver des partenaires crédibles, dont Winelands Pork, le deuxième plus grand abattoir d’Afrique du Sud. Un partenariat étroit qui se poursuit aujourd’hui. Comme l’a affirmé le directeur d’exploitation de Winelands Pork, Henry Shaw, Four Oceans est son partenaire le plus fiable et le plus sincère. Des partenaires qui tiennent d’ailleurs beaucoup à l’une des qualités de M. Xiao, l’honnêteté.

Avant de partir pour l’Afrique du Sud, M. Xiao avait fait du commerce dans les fruits de mer avec un ami en lran pendant deux ans. Un séjour difficile qui lui apermis d’accumuler beaucoup d’expérience dans le commerce international. Il en a également retiré un message important : l’honnêteté constitue la base des affaires, la sincérité étant de mise dans la vie privée comme dans les affaires. « C’est en respectant ce message que j’ai pu me frayer un chemin sur le marché sud-africain sans à-coup », confie M. Xiao à CHINAFRIQUE.

Je suis né à Rongchang, je suis fier de son porc. Comme je travaille dans la charcuterie, je souhaite que tout le monde connaisse ma région natale et soit convaincu de la qualité de son porc.

Xiao Jun, fondateur et PDG de Four Oceans Import and Export

Introduire les porcs de Rongchang sur le marché sud-africain

En coopérant avec Winelands Pork, M. Xiao a découvert une niche commerciale. Il s’est rendu compte que le grand porc blanc anglais, une race porcine originaire du Yorkshire, était largement répandu en Afrique du Sud. Or, en savourant lui-même cette viande de porc, il a rapidement été persuadé que celui de sa région natale était meilleur en termes de goût et de qualité. « J’ai grandi en mangeant du porc de Rongchang, où je suis né. Les porcs élevés là-bas sont à la fois blancs et forts, avec un goût savoureux », explique M. Xiao. « Par contre, les porcs sud-africains sont élevés en fonction des critères fixés par les Européens, avec un taux de viande maigre de 70 %. Par ailleurs, leur viande a un goût rance. »

Vu son savoir-faire en matière d’élevage porcin, il lui a semblé judicieux d’introduire l’espèce porcine de sa région natale ainsi que les techniques d’élevage en Afrique du Sud. Pour justifier ce choix, il a rapporté de Rongchang du porc surgelé pour le faire goûter aux responsables de Winelands Pork. Ayant comparé par eux-mêmes, ils ont été convaincus. Ils se sont même rendus à Chongqing pour découvrir sur place les conditions locales d’exploitation et évaluer les opportunités commerciales. Un vrai succès. En 2015, Winelands Pork a officiellement proposé de coopérer avec M. Xiao pour établir sa filiale asiatique en introduisant l’espèce porcine de Rongchang en Afrique du Sud selon les critères d’élevage chinois. « Ils ont besoin du support technique de ma région natale, et voient d’un bon œil les perspectives du marché. Lorsqu’ils auront réussi à introduire l’espèce porcine de Rongchang, ils abandonneront le grand porc blanc anglais », assure M. Xiao.

L’introduction d’une espèce porcine n’est pas une tâche facile car il faut sans doute entre cinq et six ans avant qu’elle ne s’impose. Or, M. Xiao n’est pas du genre à renoncer : cela permettra à sa carrière professionnelle de faire un bond, mais il pourra aussi réaliser son rêve d’enfance : « Je suis né à Rongchang, je suis fier de son porc. Comme je travaille dans la charcuterie, je souhaite que tout le monde connaisse ma région natale et soit convaincu de la qualité de son porc. »

L’Afrique du Sud ayant des règles extrêmement strictes quant à l’introduction d’espèces animales ou végétales, Four Oceans travaille maintenant activement avec le Service de l’agriculture, de l’alimentation, de la quarantaine et de l’inspection d’Afrique du Sud. Parallèlement, M. Xiao s’est adressé à l’Académie des sciences animales de Chongqing (ASAC) pour chercher de l’aide. En vertu de l’accord signé en 2016, l’académie fournira un soutien technique à l’entreprise pour promouvoir l’entrée des porcs de Rongchang sur le marché sud-africain.

Faire découvrir le bœuf sud-africain à Rongchang

Cet accord concerne aussi le domaine bovin. Selon Liu Zuohua, doyen de l’ASAC, l’insuffisance de l’approvisionnement en viande de bœuf à Chongqing atteint 500 000 tonnes par an. Une aubaine pour M. Xiao, qui jette depuis longtemps son dévolu sur le marché bovin sud-africain. « Beaucoup de gens apprécient le bœuf australien ; en réalité, la viande de bœuf sud-africaine est aussi de bonne qualité », affirme-t-il, mettant en avant la saveur et les qualités nutritionnelles du bœuf sud-africain qui jouit d’une grande notoriété sur le marché international. Il souhaite donc l’introduire à Chongqing ; il en a même fait une priorité pour son entreprise.

C’est ce qui explique pourquoi M. Xiao s’est montré extrêmement ravi quand il a appris la signature d’accords entre la Chine et l’Afrique du Sud en la matière. « J’espère qu’un jour, le porc de Rongchang apparaîtra sur les tables des Sud-africains, et que mes compatriotes pourront savourer du bœuf sudafricain », dit-il en souriant. CA

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn