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Faire des vagues

2017-05-12DesvillesemploientdesresponsablesdelaprotectiondesriviresetdeslacsparYinPumin

中国与非洲(法文版) 2017年4期

Des villes emploient des responsables de la protection des rivières et des lacs par Yin Pumin

Faire des vagues

Des villes emploient des responsables de la protection des rivières et des lacs par Yin Pumin

EN plus de ses fonctions de secrétaire duComité du Parti communiste chinois (PCC) de Yixing, une ville située dans la province du Jiangsu (est de la Chine), Wang Zhongsu joue un autre rôle. ll a été nommé chef de Caoqiao, une rivière importante se jetant dans le lac Taihu. C’était en 2011 et à cette époque-là, ce fleuve long de 23 km était la voie navigable la plus polluée de la ville.

Le concept dit des « chefs des rivières » est une mesure administrative prise par le gouvernement chinois pour s’attaquer au problème de pollution de l’eau de plus en plus grave. Ces chefs doivent protéger les ressources en eau sous leur juridiction, prévenir et contrôler la pollution, gérer les rives des rivières, et entreprendre la restauration écologique. Si les cours d’eau sous leur supervision subissent des dégâts environnementaux, ils seront tenus responsables. « Être un chef de la rivière était un défipour moi », affirme M. Wang. « Je dois assumer de lourdes responsabilités. »

Une action concertée

Au cours de son mandat en tant que chef de la rivière Caoqiao, M. Wang a découvert que la pollution avait été principalement causée par le déversement des eaux usées d’origine agricole, industrielle et ménagère. Vu que plusieurs départements et régions étaient impliqués dans ce problème, le chef a dû coordonner leurs efforts pour assurer une coopération étroite. Il a rassemblé différentes parties pour essayer de trouver la meilleure façon de contrôler la pollution, et a réussi à mettre en œuvre les mesures décidées. Aujourd’hui, la qualité moyenne de l’eau de rivière correspond à la classe IV des normes nationales. Les normes nationales sur les eaux de surface formulées dans la Loi sur la protection de l’environnement et la Loi sur la prévention et le contrôle de la pollution de l’eau se divisent en cinq catégories. La classe IV est essentiellement destinée à l’eau à usage industriel et pour les loisirs, une eau qui n’entre pas en contact direct avec le corps humain.

Cette mesure administrative a été lancée en 2007, quand le lac Taihu a été touché par la propagation d’algues bleues. La ville de Wuxi, où se situe le lac, a publié un document sur la lutte contre la pollution des eaux de rivière et de lac, et a commencé à nommer ses chefs des rivières. En 2008, cette pratique a été répandue aux villes et districts situés autour du lac, et 15 responsables provinciaux ont été nommés chefs des rivières pour prendre soin des 15 rivières se jetant dans le lac. À l’heure actuelle, ce système a été adopté à travers le Jiangsu, couvrant plus de 700 fleuves importants.

Yu Bing, chef d’une section d’un kilomètre de la rivière Shiwuli à Hefei, dans l’Anhui, et participe à l’enlèvement des ordures sur les berges.

Aujourd’hui, le gouvernement central a décidé d’appliquer cette politique à l’échelle nationale. En décembre 2016, le Comité central du PCC et le Conseil des Affaires d’État ont conjointement publié un document, exigeant que les dirigeants des gouvernements locaux soient responsables de la gestion et de la protection des cours d’eau désignés. Chaque province devra nommer l’un de ses dirigeants, soit le secrétaire du Comité provincial du PCC, soit le gouverneur de province, en tant que chef général responsable de tous les fleuves et lacs de la région, alors que d’autres responsables au niveau des provinces, des villes, des districts et des villages seront chefs des rivières chargés de la gestion des différentes parties des cours d’eau. Par ailleurs, les chefs des rivières coopéreront pour les fleuves et les lacs transrégionaux. Leurs noms et responsabilités seront rendus publics pour la supervision publique. Selon le document, cette pratique devrait être mise en œuvre à travers le pays d’ici fin 2018.

D’après Zhang Bo, directeur du Département de la gestion de l’environnement de l’eau au ministère de la Protection de l’environnement, les nominations contribueront à trouver un équilibre entre le développement économique et la protection environne-mentale. « Le plus grand défiauquel nous sommes confrontés dans la prévention et le contrôle de la pollution de l’eau réside dans la structure industrielle déséquilibrée de certaines régions. Beaucoup de gouvernements locaux font face à un dilemme entre le développement de l’économie et la protection de l’environnement », a indiqué M. Zhang lors d’une conférence de presse tenue en décembre 2016. « Le système de chef de rivière tient les dirigeants locaux responsables. Cela facilitera la restructuration industrielle. »

En vertu de la décision du gouvernement central, des provinces et des municipalités comme Beijing, Shanghai et le Hubei se sont mises à nommer leurs chefs des rivières. Le 6 février, le gouvernement de la municipalité de Shanghai a émis une liste des responsables des autorités locales qui seront désignés chefs des rivières. Alors que son maire Ying Yong a été nommé chef général des rivières pour l’ensemble de la municipalité, les 16 districts ont choisi eux aussi leurs chefs et chefs adjoints des rivières. Le gouvernement municipal a annoncé qu’il nommerait des chefs pour tous les fleuves et les lacs à Shanghai d’ici fin 2017. Selon le Bureau de la protection de l’environnement de Shanghai, il existe plus de 630 km de rivières polluées à Shanghai, qui se trouvent essentiellement dans les districts périphériques. Le bureau s’est fixé un objectif de toutes les nettoyer d’ici la fin de l’année.

L’opinion publique est sensibilisée à ce concept par plusieurs moyens. La ville de Hangzhou dans la province du Zhejiang a adopté des mesures innovantes. Son bureau de l’eau a compilé un manuel sur ce système pour permettre à ses habitants de mieux comprendre le travail de ces responsables. En plus, une application mobile fournit des informations liées à plus de 1 800 rivières à Hangzhou, et les citadins peuvent communiquer directement avec les chefs des rivières s’ils veulent rapporter des cas de pollution. Les autorités de la ville utilisent également les plates-formes sur les réseaux sociaux, telles que QQ et WeChat, à cette fin.

Une responsabilité engagée

En outre, des mesures ont été prises pour tenir les chefs des rivières responsables. Dans le district de Huishan, dans la ville de Wuxi, chaque chef de rivière doit faire un dépôt initial de 3 000 yuans (436 dollars) au début de l’année. ll y aura une évaluation à la fin de l’année, et ceux qui auront amélioré la qualité des cours d’eau sous leur juridiction obtiendront le remboursement de leurs dépôts et un bonus supplémentaire. Ceux qui auront maintenu le statu quo obtiendront le remboursement sans bonus, alors que ceux qui auront vu les eaux sous leur gestion se détériorer perdront leurs dépôts.

À Guangzhou, dans la province du Guangdong, un système de points a été adopté. Le comportement des chefs des rivières dans le bureau est surveillé, et les actions négatives, telles que le refus d’accepter les appels téléphoniques, la paresse ou la publication de fausses informations, leur feront perdre des points. À la fin de chaque année, ceux qui auront obtenu moins de 60 points seront démis de leurs fonctions. CA

Yang Feng (g.), chef de rivière de Xinhe à Kunming, dans la province du Yunnan, consulte une résidente sur les efforts de contrôle de la pollution.