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En dehors de l’APN

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中国与非洲(法文版) 2017年4期

Les députés de l’APN travaillent au nom de ceux qu’ils représentent et font une réelle différence sur le terrain par Cui Xiaoqin et Ma Li

En dehors de l’APN

Les députés de l’APN travaillent au nom de ceux qu’ils représentent et font une réelle différence sur le terrain par Cui Xiaoqin et Ma Li

On dit souvent que l’arrivée des hirondelles marque le début du printemps. Mais à Beijing, un autre signe est tout aussi révélateur : des milliers de députés arrivent pour assister à deux semaines de réunions (session annuelle de l’APN et celle de la CCPPC), où sont discutées une grande variété de questions, notamment la réforme économique et les objectifs annuels de développement du pays. À leur arrivée dans la capitale, il semble que le pays tout entier se mette en effervescence politique.

Mais quelles sont les histoires derrière ces députés qui viennent à Beijing remplir leurs devoirs ? Pourquoi ont-ils été choisis par leurs pairs pour représenter leurs communautés au sein des organes les plus importants du pays ? Et surtout, leurs efforts pour améliorer la vie de leurs concitoyens au niveau local portent-ils leurs fruits ? Ce sont là les questions que nous avons posées àCai QunetLuo Yunlian, deux députées originaires des provinces du Guizhou et du Sichuan.

Cai Qun

Une question d’opportunité

NÉE dans un petit village de l’ethnie Miao dans ledistrict de Zhijin de la province du Guizhou (sud-ouest de la Chine), Cai Qun et sa sœur ont grandi dans la pauvreté, survivant grâce à de petits travaux subalternes. Après avoir trouvé sa vocation, elle a permis aux villageois de s’enrichir en faisant la promotion de la broderie et des batiks traditionnels locaux. Pour avoir contribué à l’amélioration des conditions de vie des habitants, Cai Qun fut élue députée à l’APN en 2013.

Ses souvenirs d’enfance sont marqués par la pauvreté : « Ma famille était trop pauvre pour nous envoyer à l’école ma sœur et moi. Nous devions gagner notre vie en cherchant au rebut des choses de petite valeur dans les villes à côté de notre village », se souvient Cai Qun. Malgré tout, cette période l’a rendue déterminée à faire quelque chose de sa vie.

Après plusieurs années difficiles passées dans le Zhejiang et le Guangdong, Cai Qun et son mari retournèrent dans son village natal en 2006. C’est alors que sa chance commença à tourner : « J’étais douée en broderie quand j’étais jeune et un officiel de mon village m’a encouragée à participer à une compétition pour promouvoir l’artisanat du Guizhou », expliquet-elle. Grâce à sa participation, elle remporte un prix de 2 000 yuans (290 dollars). Au cours des années suivantes, Cai Qun remporte de nombreux autres prix pour sa broderie, ainsi que le titre d’ « artisane qualifiée ». En parallèle, elle parvient à trouver de nombreuses opportunités commerciales pour cette technique de broderie traditionnelle.

En 2009, avec 50 000 yuans (7 200 dollars) de capital initial emprunté, Cai Qun et son mari fondent une entreprise avec une machine à coudre et deux brodeuses, afin de réaliser des batiks et des broderies. « Le début fut assez difficile », raconte-t-elle. Son entreprise produit alors essentiellement des souvenirs Miao pour les touristes et ceux-ci sont vendus dans la zone des grottes de Zhijin, à proximité de son village. Malgré tout, les broderies gagnent en popularité parmi les touristes.

Afin d’ouvrir son marché, Cai Qun participe à des foires commerciales dans la municipalité de Shanghai et la province du Guangdong. Après avoir essuyé de nombreux rejets de la part d’acheteurs potentiels, un propriétaire d’usine lui passe une commande de 100 000 yuans (14 500 dollars). Pour Cai Qun, il s’agit d’un tournant. Elle se rend alors compte que cette technique ancienne de broderie peut générer des revenus.

Maintenant que la valeur de l’artisanat d’ethnies minoritaires est reconnue, ces groupes doivent préserver leurs traditions et les transmettre : « En combinant l’artisanat ethnique au tourisme, nous pouvons protéger nos traditions et créer de la valeur », explique-t-elle.

« Le gouvernement local a considéré le secteur du batik et de la broderie comme une mesure ciblée de réduction de la pauvreté pour aider les populations. Au cours des deux dernières années, mon entreprise s’est développée, apportant un futur plus radieux pour les femmes comme moi », explique-t-elle. Son entreprise emploie désormais plus de 300 femmes et ses produits sont exportés aux États-Unis, en

Corée du Sud et en Malaisie. Son commerce attire également un nombre de plus en plus important de femmes migrantes, qui peuvent gagner jusqu’à 3 000 yuans (434 dollars) par mois.

« [Avec cet argent], elles peuvent mieux s’occuper de leurs enfants et de leurs parents dans leur village. [...] De nombreuses personnes disent qu’elles m’ont élue pour les représenter aux sessions de l’APN, car elles pensent que je peux les aider à sortir de la pauvreté et partager mon expérience au niveau national, explique Cai Qun. Je ne veux pas les laisser tomber. » La province montagneuse du Guizhou compte 4,93 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit la plus grande population en situation de pauvreté en Chine.

En mars de cette année, Cai Qun a soumis une proposition à la session de l’APN pour soutenir les petites entreprises et aider les enfants des villages

montagneux, dont les parents ont migré vers d’autres villes pour chercher du travail.

Luo Yunlian

La voie vers le progrès

lL y a quinze ans, Luo Yunlian était virtuellement

prisonnière de Gulu, son village natal perché sur une falaise abrupte du Sichuan, une province du sud-ouest de la Chine. La seule façon d’atteindre le monde extérieur, pour les quelque 400 habitants de ce village de l’ethnie Yi situé à 2 000 m au-dessus du niveau de la mer, était d’utiliser de longues échelles... un périple rendu encore plus dangereux par la tumultueuse rivière Dadu en contrebas.

En 2002, avec l’aide financière du gouvernement local, les villageois ont construit un chemin étroit leur permettant d’atteindre le village le plus proche. Le danger des échelles avait ainsi été écarté, mais le trajet prenait toujours trois heures.

Depuis, les choses ont changé. Luo Yunlian, secrétaire de la branche villageoise du Parti communiste chinois, fut élue comme députée à l’APN en 2013 et elle a soumis plusieurs propositions pour améliorer les infrastructures et les transports dans son village. Du fait de la localisation de Gulu sur un terrain reclus et abrupt, la construction d’une voie rapide serait un travail titanesque et incroyablement cher. Le budget nécessaire pourrait atteindre les 40 millions de yuans (5,79 millions de dollars), selon les autorités locales du transport.

Le chemin qui mène au village de Gulu.

Néanmoins, le rêve de Gulu pour une route n’a pas été oublié par le gouvernement. En octobre dernier, une télécabine de 750 m fut construite au-dessus de la rivière Dadu pour un coût de 24 millions de yuans (3,47 millions de dollars). Aujourd’hui, il s’agit du lien principal reliant les villageois aux communautés environnantes. « La télécabine a résolu le problème de navette pour notre village vieux de 400 ans, explique la députée. Le destin des villageois a complètement changé. »

Sur les réseaux sociaux, certaines personnes se sont tout de même demandé si un village, dont la population avoisine les 400 habitants, nécessitait autant d’investissement et beaucoup ont suggéré que les villageois auraient mieux fait de déménager. Pour Luo Yunlian, il aurait été difficile de persuader les villageois qui vivent à Gulu depuis des générations, de quitter leurs maisons et de se reloger ailleurs.

« Du fait de ses paysages caractéristiques et de son environnement verdoyant, Gulu attire de plus en plus de touristes », explique-t-elle, attribuant également le mérite aux mesures gouvernementales ciblées de réduction de la pauvreté. Elle ajoute : « Pour l’avenir, nous allons nous concentrer sur le développement du tourisme. » CA

Pour vos commentaires : cuixiaoqin@chinafrica.cn