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La Chine cherche sa place dans le tennis mondial

2017-03-16ANDRPEZRODRGUEZmembredeladaction

今日中国·法文版 2017年3期

ANDRÉS LÓPEZ RODRÍGUEZ, membre de la rédaction

La Chine cherche sa place dans le tennis mondial

ANDRÉS LÓPEZ RODRÍGUEZ, membre de la rédaction

En tennis professionnel, comme dans bien d’autres domaines, la Chine cherche son chemin vers les sommets mondiaux.

Sun Tiantian en pleine action

Chaque année, la saison de tennis se clôt en novembre sur la Masters Cup, un tournoi qui départage les huit meilleurs joueurs à l’ATP suivant le format particulier de laliguilla, c’est-à-dire des confrontations aller-retour à élimination directe. Actuellement et jusqu’en 2018, le tournoi masculin se tient à Londres et le tournoi féminin à Singapour. La Masters Cup est considérée comme le tournoi de tennis le plus prestigieux de la saison après les quatre rendez-vous du Grand Chelem.

Chaque année, les amateurs de tennis du monde entier tournent leurs regards vers la Chine. C’est là en effet, juste avant la Masters Cup, que se tiennent plusieurs tournois clés, masculins et féminins, qui réservent aux meilleurs joueurs le sésame de la participation à la fameuse Cup. Des tournois dont le niveau d’organisation et la qualité des participants n’ont cessé de croître ces dernières années. Le tennis est à la mode en Chine.

Grandes stars pour grand tournoi

Depuis la fin septembre dernier, le tennis a envahi les pages sport de tous les médias chinois. Ce n’est pas surprenant, étant donné que la Chine est l’hôte de plusieurs tournois internationaux prestigieux successifs, qui distribuent un bon nombre de points comptant pour le classement mondial, sans compter de généreuses dotations financières pour les vainqueurs.

Pour les femmes, cette année, il y avait l’Open de Wuhan, remporté par la championne Tchèque Petra Kvitova, onzième au classement ATP, qui s’est tenu du 25 septembre au 1eroctobre 2016. Ce même jour débutait à Beijing l’Open de Chine, où l’on a vu triompher la Polonaise Agnieszka Radwanska, numéro trois mondiale, battant la Britannique Johanna Konta classée neuvième. Cette compétition considérée comme le plus important tournoi féminin d’Asie s’est achevée le 9 octobre, alors que deux autres débutaient le lendemain : l’Open de Hong Kong et celui de Tianjin, qui ont couronné respectivement la Danoise et 22emondiale, Caroline Wozniacki et la Chinoise Peng Shuai, classée 182emondiale.

Le tennis masculin n’est pas oublié pour autant, puisque le Masters 1 000 s’est tenu à Shanghai qui distribuait plus de 7 millions de dollars de prix. Il a été remporté par l’Écossais Andy Murray qui avait déjà gagné l’Open de Chine, un tournoi de l’ATP World Tour 500 doté de près de 3 millions de dollars.

Tous ces tournois voient leur niveau s’élever sans cesse et, grâce à des dotations également en hausse, attirent les meilleures raquettes de la planète. « Je suis fidèle à ce tournoi depuis dix ans et j’ai toujours adoré jouer ici. Les joueurs ont tous ressenti l’atmosphère très spéciale et l’ambiance très chaleureuse de ces derniers matches. Je ne peux que remercier mon équipe et ma famille pour leursoutien inconditionnel », a déclaré Andy Murray lors de son sacre à Shanghai. D’autres joueurs, comme Novak Djokovic, Rafael Nadal ou Roger Federer, n’ont pas été avares de louanges au sujet des tournois qu’ils ont joués en Chine.

Pourtant il manque quelque chose au public chinois qui remplit les stades et emplit ces tournois d’une atmosphère festive et spectaculaire. Un élément est absent qui leur permettrait d’apprécier encore plus un tournois disputé dans leur pays. Cet élément manquant, ce sont les joueurs chinois. Ou plus précisément, les joueurs chinois susceptibles d’arracher le trophée dans les tournois les plus prestigieux.

Un baril de poudre prêt à exploser

La Chine compte pas moins de 15 millions de joueurs de tennis licenciés, un nombre certes modeste au regard de sa population, mais pourtant de très loin supérieur à celui des autres pays. L’Espagne, par exemple, compte moins de 90 000 licenciés et pourtant le pays organise chaque année 25 compétitions masculines et six féminines comptant pour le Grand Chelem et s’enorgueillit de voir plusieurs joueurs camper sur les plus hautes marches du tennis mondial.

Le meilleur classement obtenu par un joueur chinois est le rang de numéro 2. En 2014, la joueuse Li Na a remporté l’Open d’Australie, sa seconde grande réussite après s’être imposée en 2011 sur la terre battue de Roland Garros contre Francesca Schiavone. Cependant à la fin de cette même année, Li Na annonçait son retrait de la compétition suite à une blessure au genou. « À 32 ans, je ne pourrai jamais revenir au sommet et battre les meilleures joueuses. Ce sport est trop disputé, le niveau est trop élevé pour quelqu’un qui n’est pas à 100 % de ses moyens », a affirmé la championne lors de l’Open de Wuhan, dans sa ville natale.

Au-delà des exploits de Li Na, il faut citer aussi la médaille d’or olympique remportée par Li Ting et Sun Tiantian lors des doubles des JO d’Athènes en 2004. Deux ans plus tard, la paire composée de Zheng Jie et Yan Zi remportait l’Open d’Australie et Wimbledon. Mais les champions de tennis en double ne jouissent pas du même prestige que ceux du simple. Cette même année, en 2004, on a vu l’étoile de Li Na monter au firmament, puisqu’elle fut la première joueuse chinoise à se glisser dans le top 20 mondial. Puis elle a remporté deux titres du Grand Chelem avant d’annoncer sa retraite anticipée. Depuis, le tennis de haut niveau chinois connaît une sorte de traversée du désert. Aux Jeux Olympiques de Rio, la Chine n’était représentée par aucun joueur masculin, tandis que chez les femmes, Wang Qiang, numéro 66 au classement mondial, Zheng Saisai, 61eet Zhang Shuai, 34e, se sont montrées discrètes.

Malgré cela, tout laisse à penser que cette période de vaches maigres prendra fin tôt ou tard. Il y a environ 40 000 courts de tennis en service en Chine aujourd’hui, et de plus en plus de jeunes se sont lancés dans ce sport à plein temps. Plusieurs joueurs internationalement connus ont ouvert des centres d’entraînement en Chine, comme le Japonais Michael Chan ou les Espagnols Juan Carlos Ferrero, Emilio Sánchez Vicario et Sergio Casal.

Adopter les systèmes d’entraînement éprouvés à l’étranger, importer des méthodes de travail, c’est le seul moyen de s’assurer que les joueurs les plus talentueux parviendront au niveau d’excellence qui leur permettra de prendre part aux compétitions les plus prestigieuses. Il y a un an, l’Académie de tennis junior 1123 de Beijing a engagé Sergio Sabadello, ancien entraîneur argentin de l’Académie du tennis fondée par le fameux champion Guillermo Vilas à Palma de Mallorca, en Espagne. Un entraîneur qui a beaucoup travaillé avec le champion Rafael Nadal. La saison de tennis est sur le point de reprendre. Quoiqu’il se produise dans les tournois de cette année, la Chine ne peut pas attendre qu’on lui cède facilement une place. L’année dernière, les résultats ont été modestes. Pourtant, quelque chose a bougé parmi les joueurs de la jeune génération. Ce sont le nouveau format d’entraînement, les nouveaux concepts et l’esprit de compétition.

Centre d’entraînement de tennis « Stars de demain », ouvert à Zhengzhou (Henan) en 2016