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Solutions vertes

2016-12-15LesentrepreneursafricainsengagentdansleveloppementunenergiepropreetlaprotectiondeenvironnementparLiuJian

中国与非洲(法文版) 2016年12期

Les entrepreneurs africains s’engagent dans le développement d’une énergie propre et la protection de l’environnement par Liu Jian

ÉNERGIES VERTES

Solutions vertes

Les entrepreneurs africains s’engagent dans le développement d’une énergie propre et la protection de l’environnement par Liu Jian

LA 22eConférence des parties de la

Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP22), qui s’est tenue à Marrakech, avait été baptisée la « COP de l’action ». Ce fut également la « COP pour l’Afrique », donnant l’opportunité au continent d’ouvrir la voie au développement de l’énergie durable pour lutter contre le changement climatique.

Lors du Forum africain sur l’énergie – une réunion en marge de la COP22, qui eut lieu en novembre – les décideurs politiques, les experts et les investisseurs ont discuté des opportunités pour le développement et le déploiement de solutions impliquant l’énergie renouvelable à travers le continent, ainsi que les futurs mécanismes qui permettront au secteur privé de faire avancer la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

En réalité, certains entrepreneurs africains ont déjà envisagé les opportunités et sont plutôt enclins à accélérer cet appel à l’action. Ils sont déterminés à utiliser une énergie propre pour faire face au problème de la pauvreté énergétique en Afrique, ainsi que pour lutter contre la pollution sur le continent.

Des solutions solaires

L’un des orateurs lors de ce forum, Samba Bathily, est un entrepreneur malien de 45 ans investi d’une telle mission. Bathily se consacre au développement d’une énergie durable et propre et tente de fournir des solutions en énergie solaire en Afrique.

« L’Afrique a presque 300 jours de soleil par an. Le continent est donc parfaitement adapté pour le développement de l’énergie solaire », explique Bathily, qui ajoute que selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 635 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.

« C’est une opportunité. L’énergie solaire est la solution la plus rapide pour faire face au problème de pauvreté énergétique en Afrique », explique-t-il à CHINAFRIQUE. Bathily espère que l’utilisation d’énergies propres, comme l’énergie solaire, aidera à mieux protéger l’environnement sur le long terme.

À ce jour, le marché de l’éclairage solaire dans les rues, par l’intermédiaire de contrats et d’offres publiques gouvernementales, a été la principale activité de l’entreprise. D’après les statistiques de son site internet, 100 000 lampadaires solaires ont été installés au sein de 480 communautés dans quinze pays à travers le continent africain, créant ainsi 5 500 emplois indirects.

Chasseurs de pollution

Dans la lignée des efforts de Bathily pour développer une énergie propre et durable et protéger l’environnement en Afrique sur le long terme, Moussa Magassouba, un entrepreneur guinéen de 36 ans, s’est engagé dans la lutte contre le problème de pollution environnementale en Guinée.

Il y a six ans, il est rentré des États-Unis après avoir étudié la géologie pendant quatre années. Contrairement à certains de ses contemporains, qui ont choisi de rester aux États-Unis en raison des salaires plus élevés, Magassouba a lancé sa propre entreprise, M&M Commodity, une entreprise guinéenne d’investissement, de conseils et de commerce de marchandises de base.

« Certaines personnes se plaignent des pays [dits] sousdéveloppés. Mais moi, je vois des opportunités », déclare-t-il, ajoutant qu’il ne craint pas de quitter sa zone de confort. L’une de ces opportunités lui tient particulièrement à cœur : il s’agit de l’état de l’environnement dans son pays.

C’est en 2011 que Magassouba s’intéresse pour la première fois aux questions d’environnement et d’énergie durable. Il découvre alors l’ampleur de la pollution environnementale à Siguiri, une ville du nord-est de la Guinée, le lieu de naissance de ses parents. Siguiri est la principaie zone d’extraction aurifère du pays. Au fii du temps, la ruée vers l’or a dévasté l’environnement du fait de mauvaises méthodes d’extraction et des produits chimiques dangereux utilisés, notamment le cyanure, explique-t-il à CHINAFRIQUE. L’une des méthodes d’extraction utilisées est le dragage, réalisé avec des barges construites localement, qui polluent les rivières avec leurs fuites d’huile et de

L’Afrique peut soutenir la future économie mondiale, si nous parvenons à donner à ce continent – immensément riche en ressources naturelles et financières, ainsi qu’en talents et en créativité – les moyens de se développer.

Samba Bathily, entrepreneur malien

Certaines personnes se plaignent des pays [dits] sous-développés. Mais moi, je vois des opportunités. [...] Mon idée et mon rêve seraient d’étendre ces solutions à d’autres endroits en Guinée, qui connaissent les mêmes problèmes. Moussa Magassouba, entrepreneur guinéencarburant et détruisent un écosystème fragile.

La station d’hydroélectrique Bui, la deuxième plus grande du Ghana, a été construite par la China Sinohydro Corp.

Par ailleurs, les terres utilisées pour l’agriculture sont également endommagées. Aujourd’hui, Magassouba est à la recherche de partenaires, qui ont les compétences et la technologie pour lutter contre la pollution environnementale en Guinée et aider à réparer l’environnement. « Trouver des solutions aux problèmes environnementaux de Siguiri constituera mon point de départ. Mon idée et mon rêve seraient d’étendre ces solutions à d’autres endroits en Guinée, qui connaissent les mêmes problèmes », explique-t-il.

Des opportunités en or

Pour les hommes d’affaires comme Magassouba, l’Afrique est une mine d’or en opportunités. « Les gens ont peur de revenir en Afrique à cause du manque d’électricité et des infrastructures obsolètes. Moi, je vois [des opportunités de gagner] de l’argent dans toutes ces choses », explique Magassouba.

Bathily partage cet optimisme, mais il estime également que des ressources sont nécessaires : « L’Afrique peut soutenir la future économie mondiale, si nous parvenons à donner à ce continent – immensément riche en ressources natureiies et financières, ainsi qu’en talents et en créativité – les moyens de se développer. » Pour lui, le secteur de l’énergie solaire peut fournir une solution triple : fournir de l’énergie en Afrique, résoudre le problème de l’emploi et faire face aux questions environnementales.

Investir dans le capital humain

D’après Bathily, parmi les nécessités importantes en ce moment figurent ies compétences, i’expertise et ie savoirfaire technique. Un défi essentiei dans ie déveioppement de l’énergie solaire en Afrique est de trouver de bonnes ressources humaines.

Avec 70 % de sa population âgée de moins de 30 ans, l’Afrique est aujourd’hui le continent avec la population ia pius jeune au monde. L’un des pius grands défis auquei doit faire face le continent est la formation et la création d’emplois durables. « Nous avons besoin de plusieurs milliers d’ingénieurs et de techniciens compétents, car l’énergie solaire nécessite beaucoup de maintenance, indique Bathily. Il s’agit d’un élément clé pour la construction de la capacité. »

C’est la raison pour laquelle, au-delà de l’investissement dans l’énergie propre, il a également investi dans le capital humain. L’année dernière, il s’est associé avec ses deux partenaires pour établir une académie visant à développer les compétences et l’expertise dans le secteur de l’énergie solaire en Afrique, en collaboration avec certains experts européens fournissant les équipements et les programmes de formation.

Association avec la Chine

Pour Magassouba, l’histoire de la Chine est une success story et la Chine devrait être un modèle pour l’Afrique : « La Chine peut être une inspiration permettant aux pays africains de sortir de la pauvreté. »

Il y a plusieurs décennies, la Chine était presque dans la même situation que l’Afrique, explique-t-il. Mais avec de la discipline et un travail sans relâche, la Chine est parvenue à sortir de la pauvreté pour devenir la deuxième plus grande économie au monde.

« Si la Chine y est parvenue, il n’y a aucune raison pour que l’Afrique ne puisse pas faire la même chose », explique Magassouba. Selon lui, les pays africains peuvent apprendre des succès, mais aussi des erreurs, de la Chine, car ce pays est passé par la même chose que ce que vit l’Afrique actuellement. Bathily partage cet avis et estime que la collaboration avec la Chine permettra d’apporter ies financements, ie savoir-faire technoiogique et l’expertise.

Envisageant l’avenir, Magassouba espère que la Chine et l’Afrique pourront s’unir et trouver la bonne formule pour une collaboration, qui doit être un arrangement gagnant-gagnant pour que cette relation soit durable : « La Chine et l’Afrique doivent être liées pour accélérer leur développement respectif et trouver des solutions à nos problèmes. » CA

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