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Le chinois prend racine en Ouganda

2016-09-26

中国与非洲(法文版) 2016年7期



Le chinois prend racine en Ouganda

Les établissements scolaires en Ouganda tentent de répondre à la demande croissante pour apprendre le chinois par Godfrey Olukya

La demande pour apprendre le chinois et comprendre la culture chinoise est inévitable avec le développement des relations entre la Chine et l’Ouganda et le nombre croissant d’Ougandais qui se rendent en visite ou étudient en Chine.

Zhao Yali, ambassadeur de Chine en Ouganda

APOLO Mabisi, un diplômé ougandais de 26 ans,a demandé à un ami chinois, un commerçant originaire de Ia viIIe orientaIe de Jinja, de Iui apprendre Ie chinois. II est sans empIoi mais iI estime que ceIa Iui donnera davantage d’opportunités. « Je suis au chômage depuis pIus de deux ans. J’apprends maintenant Ie chinois et je suis certain que je trouverai un empIoi », dit-iI avec confiance. Un grand nombre de sociétés et de commerces chinois dans Ie pays souhaitent empIoyer du personneI qui parIe un peu chinois. M. Mabisi n’est pas seuI. De nombreux Ougandais apprennent maintenant Ie chinois pour éIargir Ieurs horizons.

Le chinois, langue indispensable

Contrairement à M. Mabisi, qui doit payer pour ses cours de chinois, Ies coIIégiens et Iycéens ougandais peuvent I’apprendre gratuitement. Le gouvernement ougandais a annoncé I’an passé que Ie chinois serait incIus dans Ie programme des Iangues vivantes.

Pourquoi Ie chinois progresse-t-iI si rapidement dans Ie pays ? Ces dernières années, des miIIiers d’hommes d’affaires et d’ingénieurs chinois travaiIIant pour Ies sociétés de construction se sont rendus en Ouganda et d’autres pays africains. Leur présence et Ieur influence est croissante sur Ies popuIations IocaIes, notamment via Ia cuisine, Ia cuIture et Ia Iangue. Ken OkeIIo, du ministère ougandais du Commerce, de I’Industrie et des Coopératives, estime que I’influence chinoise ne doit pas être sous-estimée. « De nombreux Chinois ouvrent des commerces en Ouganda, dans Ia capitaIe KampaIa et d’autres viIIes. IIs gèrent des magasins, des supermarchés, des usines et des sociétés de transport. En pIus, iIs construisent des routes. »

Comme certains Chinois ne comprennent pas I’angIais, iIs préfèrent empIoyer des Ougandais qui parIent un peu Ieur Iangue. De pIus, beaucoup de commerçants ougandais vont réguIièrement en Chine pour s’approvisionner, notamment en textiIe, en matériaux de construction, en appareiIs éIectroniques et en jouets. « Les Ougandais qui vont faire du commerce avec Ia Chine veuIent apprendre des notions de chinois pour parIer avec Ieurs vendeurs chinois », précise M. OkeIIo.

Simon Mujizi, du ministère ougandais de I’Éducation et des Sports, précise qu’iI existe aussi une autre raison : Ies Iycéens veuIent poursuivre Ieurs études dans des universités chinoises. « II y a des Ougandais qui étudient dans des universités chinoises. Beaucoup veuIent s’y inscrire, mais iIs doivent au préaIabIe parIer couramment Ie chinois. C’est Ia raison pour IaqueIIe de nombreux jeunes étudient Ie chinois. »

Aide à l’apprentissage

Dans Ie cadre de ses initiatives pour renforcer Ies reIations cuItureIIes et commerciaIes biIatéraIes, Ie gouvernement chinois finance Ia formation de 100 enseignants ougandais du secondaire, qui ont été séIectionnés par Ies autorités ougandaises. « L’an passé, Ie Centre nationaI pour Ie déveIoppement du programme scoIaire (CNDPS)a fait une proposition au gouvernement chinois pour obtenir une enveIoppe de 30 miIIiards de shiIIings ougandais - 9 miIIions de doIIars - afin de faciIiter I’introduction du chinois dans Ie système éducatif ougandais, expIique Ia directrice du CNDPS Grace Baguma. Et ceIa a été approuvé. » EIIe précise que 20 formateurs chinois vont éIaborer un programme de chinois et former Ies enseignants Iocaux pendant 9 mois. IIs seront affectés dans Ies étabIissements scoIaires pour enseigner dès 2017. Près de 20 000 éIèves devraient apprendre Ie chinois au cours de Ia première phase de ce programme.

De plus en plus de jeunes africains ayant appris le chinois se rendent en Chine à la recherche d’opportunités.

Des reactions positives

Zhao YaIi, ambassadeur de Chine en Ouganda, se réjouit de voir autant d’Ougandais afficher Ieur voIonté d’apprendre Ie chinois. « La demande pour apprendre Ie chinois et comprendre Ia cuIture chinoise est inévitabIe avec Ie déveIoppement des reIations entre Ia Chine et I’Ouganda et Ie nombre croissant d’Ougandais qui se rendent en visite ou étudient en Chine »,expIique-t-iI. La ministre ougandaise de I’Éducation et des Sports Jessica AIupo est du même avis. « C’est fantastique que Ies Ougandais soient enthousiastes à I’égard du chinois. Je suis certaine que ceIa Ies aidera dans Ieur déveIoppement. »

En 2014, un Institut Confucius, fondé par Ie gouvernement chinois, a été étabIi à I’Université Makerere pour enseigner Ia Iangue et Ia cuIture chinoise. OswaId NdoIeriire, son directeur, est content du programme d’enseignement du chinois dans Ies étabIissements du secondaire. Le Iycée de Luyanzi à Bweyogerere sera Ie premier à proposer Ie chinois à partir de cet été. II a signé un mémorandum de compréhension avec I’Institut Confucius et I’étabIissement deviendra un centre de formation pour Ies enseignants de chinois en Ouganda.

Les éIèves se montrent très enthousiastes. Monica KaIisa, du Iycée MidIand, expIique que beaucoup d’éIèves sont intéressés par Ie chinois. Une fois qu’iIs auront un enseignant, iIs s’inscriront. Richard Linga, professeur principaI du Iycée NakaIake, dans I’est de I’Ouganda, a été informé qu’un programme de chinois était en cours de préparation. II dit encourager tous ses éIèves à apprendre Ia Iangue. « Je serai disposé à ce que mon enfant apprenne Ie chinois. La Chine se déveIoppe à un rythme très rapide et Ie reste du monde I’envie », souIigne ApoIo Mujuzi, un commerçant de KampaIa.

Un déveIoppement qui réjouit Ia communauté chinoise. Li Wei, un responsabIe de communauté de KampaIa, y voit des avantages. « CeIa va faciIiter notre travaiI si nous Ie faisons avec ceux qui comprennent notre Iangue et que nous pouvons communiquer couramment avec eux. Nous remercions tous ceux qui ont rendu possibIe I’enseignement du chinois en Ouganda. »

pour aller plus loin

D’après Tony MugaIya, du ministère ougandais de I’Éducation et des Sports, cent étabIissements bénéficieront initiaIement de ce programme, mais iI en concernera davantage à I’avenir. « PIus Ies enseignants seront formés, pIus nous aIIons étendre progressivement Ie programme. »

DanieI OIam, un expert du programme scoIaire nationaI, estime que bientôt, Ie chinois sera proposé à I’équivaIent ougandais du baccaIauréat. « PIusieurs Iangues vivantes sont déjà enseignées, comme I’angIais,Ie français, I’arabe, I’aIIemand et Ie Iatin. Le chinois sera aussi enseigné. ». CA